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Maxime Paradis
mercredi, 04 novembre 2020 / Publié dans À la une, Chroniques, Éditorial

Éditorial : Les peanuts

10 M$. Les organismes communautaires œuvrant en santé mentale en province se partageront 10 M$ de plus d’ici mars 2022. Un « beau cadeau » signé Québec qui ne devrait laisser que des peanuts dans les poches des 400 groupes communautaires qui disent œuvrer en santé mentale, si la somme est partagée entre eux également.

Certains diront que 25 000 $ de plus pour chacun d’entre eux pour les 18 prochains moins c’est mieux que rien du tout. La vérité c’est que cette somme ne suffit même pas à l’embauche d’une ressource supplémentaire à 35 h/semaine au salaire minimum dans ces organismes, ce qui ne serait sûrement pas de refus, la charge de travail étant plus importante que jamais avec la COVID-19.

Dans ce cas, l’argent pourrait toujours servir à bonifier les salaires des intervenants en place. Reconnaissons-le, cela serait bienvenu. Quiconque a déjà siégé sur le conseil d’administration d’un organisme communautaire sait que les gens qui y travaillent gagnent tout sauf des fortunes, malgré les niveaux de scolarité enviables qu’ils possèdent. Pas surprenant qu’ils finissent souvent par quitter pour le réseau public où le salaire et les conditions de travail sont plus alléchants, mais le climat, lui, pas toujours à son meilleur.

Mais même si cette somme était utilisée pour consolider les équipes dans les organismes communautaires, cette aide annoncée par le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux Lionel Carmant demeure non récurrente. À moins d’un engagement plus clair du gouvernement à vouloir bonifier le financement à la mission de ces organismes au-delà de mars 2022, un retour à la case départ les attend inévitablement dans 18 mois.

Pansement

Cette annonce qui était déjà planifiée en novembre par le gouvernement Legault, mais qui a été devancée à la suite des événements malheureux survenus à Québec dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre, n’est donc qu’un pansement sur un bobo déjà bien suintant. Par l’appel du privé en renfort, ces sommes permettront certainement de désengorger les listes d’attente qui s’allongent dangereusement depuis le début de la pandémie et qui repoussent parfois jusqu’à 24 mois le moment pour voir un psychologue ou un psychiatre dans le réseau public. Elle témoigne néanmoins d’un manque de vision, une fois de plus, quant à la place que pourraient jouer les organismes communautaires s’ils étaient mieux financés.

À ce chapitre, le cas de La Traversée, association kamouraskoise en santé mentale, est assez éloquent. L’organisme n’a actuellement pas assez de ses deux lignes téléphoniques pour répondre à tous les appels de personnes en détresse qu’il reçoit depuis que la COVID-19 a fait son apparition dans notre quotidien. Certains de ses appels durent parfois jusqu’à 1 h 30, de confier la directrice générale Éliane D’Anjou. Et c’est sans parler de toutes ces personnes qui cognent à la porte de l’organisme tous les jours.

Selon elle, il suffit que La Traversée soit fermée pour que ceux qui ont le réflexe de se tourner vers l’organisme débarquent en crise à l’urgence de l’hôpital de La Pocatière. « On écoute, on évalue les besoins et on outille. C’est ce qu’on fait et c’est ce qui peut faire la différence entre quelqu’un qui fait une crise d’anxiété aujourd’hui, mais qui va peut-être éviter une dépression majeure demain », a-t-elle ajouté.

Autrement dit, La Traversée est l’exemple parfait du « mieux vaut prévenir que guérir », cette doctrine détestable que les élus qui se succèdent à la tête du gouvernement s’empressent toujours d’éjecter, car beaucoup trop difficile à quantifier. Avouons-le, comment pouvons-nous être assurés qu’une personne accompagnée pour une problématique quelconque dans un organisme communautaire n’aurait jamais fini par aller chercher des services à l’hôpital ou dans un CLSC ? C’est pourquoi l’approche curative a souvent été l’avenue préférée de nos politiciens, étant plus facilement quantifiable, donc plus payante d’un point de vue électoraliste.

Quoi de mieux, en temps d’élection, que de brandir le spectre de la diminution du temps d’attente aux urgences ou celui d’un temps d’accès réduit pour avoir accès à un spécialiste ? N’y a-t-il pas plus concret que des statistiques pour les électeurs ? Pas étonnant que les différentes formations politiques ne se gênent pas pour reprendre la même rhétorique d’une élection à l’autre depuis 30 ans en santé et services sociaux, même si elles savent bien qu’elles ne feront pas mieux que leurs prédécesseurs sur ce point, une fois au gouvernement.

De là la pertinence de revoir tout l’écosystème d’intervention en santé et services sociaux afin d’éviter que des remèdes de cheval à coup de millions soient nécessaires chaque fois qu’une crise se présente et n’engorge davantage le réseau public. Un meilleur financement des organismes communautaires, notamment, ne serait-il pas la clé ? Ne connaissent-ils pas mieux que les fonctionnaires de Québec les besoins des milieux où ils se trouvent ? Et comme guérir a un coût, il n’est pas non plus utopique de croire que l’État y ferait des économies ! Imaginez seulement comment ils pourraient encore peaufiner davantage leur rôle préventif au sein de nos communautés s’ils n’avaient pas à se préoccuper sans cesse de leur financement?

Mais en attendant un engagement plus concret en ce sens de la part du gouvernement Legault, les organismes œuvrant en santé mentale au Québec devront continuer de jouer aux écureuils en emmagasinant les quelques peanuts qu’il a bien daigné vouloir leur donner cette semaine. Espérons seulement pour eux que les prochains mois n’auront pas l’air de novembre qui s’étire et que leurs équipes tiendront bon. Autrement, il risque de ne pas leur rester grand-chose que des écailles, une fois rendu en mars 2022.

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