Un débarquement à Rivière-Ouelle, en 1690?

Le 20 août 1690, le commandant William Phips quitte le port de Boston pour Québec avec une flotte de 32 navires. Sa mission : conquérir le Canada au nom de la colonie anglaise de la baie du Massachusetts.

Yves Hébert

En septembre ou en octobre 1690, les troupes de Phips tentent un débarquement à Rivière-Ouelle, mais sans succès. Deux témoignages nous sont parvenus de cet événement. La supérieure des hospitalières de Québec, Jeanne-Françoise Juchereau de la Ferté, raconte que le curé Pierre de Francheville de Rivière-Ouelle rassembla ses paroissiens et empêcha les miliciens de Phips de gagner la côte. Après avoir tué tous les occupants de la première embarcation, dit-elle, « les autres chaloupes ne jugèrent pas à propos de s’exposer au même danger. ».

Dans un recueil de faits historiques écrit vers 1715, le militaire Gédéon de Catalogne écrit de mémoire que le curé de Francheville prit un capot bleu, un tapabord et un fusil et se mit à la tête de ses paroissiens pour repousser les chaloupes de l’envahisseur. Aucun document d’archives ne permet de relater en détail cette embuscade. Et curieusement, on ne trouve aucune mention de la mort de ces hommes dans la liste des miliciens anglais au service de William Phips.

Dans ses écrits, Henri-Raymond Casgrain a pris la liberté de dresser la liste des habitants de Rivière-Ouelle ayant probablement participé à ce fait d’armes. Il mentionne les noms de 39 « combattants » canadiens et de quatre autochtones de Rivière-Ouelle. Parmi les habitants, on y trouve entre autres Jean Gauvin, Pierre Hudon et René Ouellet.

Cette escarmouche représente un épisode de la petite histoire de Rivière-Ouelle. Après les années 1920, la Commission des monuments historiques a fait ériger une plaque commémorant cet événement particulier.