Des vétérans ouvrent leur mémoire

SAINT-JEAN-PORT-JOLI – Sept vétérans de la Deuxième Guerre mondiale, dont six sont résidants de la Côte-du-Sud, ont ouvert leur mémoire, jeudi dernier, aux représentants de l’Institut Historica Dominion dans le cadre du Projet mémoire.

Cette collecte de témoignages vise à documenter la participation du Canada à la Deuxième Guerre mondiale. Depuis juin 2009, plus de 1 000 vétérans à travers le Canada ont partagé leur histoire dans le cadre de ce projet.

L’Institut Historica-Dominion permet à chaque ancien combattant de partager ses expériences par l’entremise d’interview et de numérisation d’artefacts et d’objets souvenirs.

Enregistrées au Musée de la mémoire vivante de Saint-Jean-Port-Joli, ces entrevues, de même que toutes celles réalisées au Québec qui feront partie du Projet mémoire, seront rendues publiques au musée. Aussi, des extraits seront diffusés sur le site www.leprojetmemoire.com.

Parmi les vétérans qui ont accepté de participer à cette collecte de témoignage, on retrouve MM. Raymond Bérubé, 89 ans, et Charles Chamard, 84 ans, de Saint-Jean-Port-Joli.


Anne Seignot, coordonnatrice des collections et Marie-Ève Deleris, Agent à la recherche et aux collections de l’Institut Historica Dominion; les vétérans, Jean-Claude Fortin, Raymond Mercier, Charles Chamard, Réal Boulet, Gilbert Boulanger et Paul Boulet (Raymond Bérubé, absent sur la photo) et Marc Pitre, Agent à la recherche et aux collections.
Photo: Maurice Gagnon

Raymond Bérubé

Raymond Bérubé était télégraphiste dans la Marine royale canadienne. Dans son témoignage, il explique en quoi consistait son travail dans un navire de Défense qui escortait les convois chargés de ravitailler les troupes canadiennes en Europe.

Durant « la bataille de l’Atlantique », les convois de navires marchands étaient cruciaux pour le ravitaillement des troupes. C’est pourquoi ils étaient la cible des sous-marins allemands.

Il a vécu des sorties en mer difficiles, dont celle où un pétrolier explose et où il voit les membres d’équipages brûlés vifs sauter à l’eau. « Ce sont, dit-il, des atrocités que l’on ne voit pas souvent ». Il explique comment son travail était différent de celui des aviateurs et des fantassins, ce qui piquait la curiosité des gens à l’époque.

Charles Chamard 

Appelé à servir au sein de l’armée canadienne en 1944, Charles Chamard n’a pas cherché à fuir la conscription. Il s’est présenté aux examens d’entrée et s’est entraîné en vue d’aller au front. Ayant participé à la Première Guerre mondiale, son père lui avait inculqué l’importance de servir son pays.

En préparation d’une attaque au Japon où la guerre sévissait encore, il a été transféré à Vancouver, mais la guerre s’est terminée avant son départ. M. Chamard dit ne pas avoir regretté son choix. Son service militaire lui a permis de s’instruire, et même, de devenir lieutenant. Il garde donc un souvenir très positif de son expérience dans l’armée.

MM. Réal Boulet, 91 ans de Saint-Paul-de-Montminy, Raymond Mercier de Saint-Apolline-de-Patton, Jean-Claude Fortin et Paul Boulet, 91 ans, tous deux de Montmagny, ont aussi témoigné, de même que M. Gilbert Boulanger de Sherbrooke, originaire de Montmagny.

Était aussi présent, M. Georges Lasnier, président de la Filiale 150 Bernatchez Montmagny de la Légion royale Canadienne.

Le Projet Mémoire : Histoires de la Deuxième Guerre mondiale est rendu possible grâce au soutien du Gouvernement du Canada dans le cadre du Programme des célébrations et commémorations de Patrimoine canadien.