Fermeture crève-cœur pour la Poissonnerie Tremblay

Gabriel Tremblay devant la Poissonnerie Tremblay. Facebook Poissonnerie Tremblay.

Ce n’est pas l’envie de continuer qui manquait, mais Gabriel Tremblay n’a pas eu d’autre choix que de se rendre à l’évidence. Deux ans à peine après en avoir fait l’acquisition, le jeune entrepreneur de 27 ans se résout à fermer la Poissonnerie Tremblay. L’aventure a été brève, mais ô combien formatrice. 

Gabriel Tremblay en a fait l’annonce officielle sur la page Facebook du commerce, le 22 janvier dernier. Les publications en soutien à l’entrepreneur ont été nombreuses, une vague d’amour qui met un baume au cœur du jeune homme qui s’est lancé corps et âme dans cette aventure il y a à peine deux ans. « Je ne dirais pas que mon deuil était fait, car c’était difficile pour moi de l’annoncer hier à ma clientèle. Mais je sais depuis un bout qu’on s’en allait probablement vers une fermeture définitive. J’ai eu le temps de m’y préparer mentalement », explique l’entrepreneur. 

Le contexte économique, qui n’est tendre envers personne, a été particulièrement pénible aux activités de la Poissonnerie Tremblay. En toute transparence, Gabriel Tremblay avoue que son chiffre d’affaires s’est effondré de 300 000 $ en deux ans. Dans un contexte où tout augmente — taux d’intérêt, taxes municipales, assurances —, la situation était devenue tout simplement intenable pour le jeune commerçant.

« J’avais des pertes déjà à ma première année. Je suis rapidement entré en mode solution en développant de nouveaux produits et de nouveaux marchés pour les distribuer. Mais en septembre de l’an dernier, la situation était devenue trop critique pour l’inverser », explique-t-il.

Le repos de la Poissonnerie Tremblay sera donc définitif, alors qu’il était prévu qu’elle rouvre ses portes le 23 janvier après l’arrêt post-temps des fêtes. Cinq personnes employées à temps plein ou à temps partiel perdent leur emploi. Gabriel Tremblay continuera quant à lui de circuler avec son camion-restaurant Capitaine T, inauguré l’été dernier, lors d’événements publics ou privés.

« Le food-truck n’est pour rien dans la fermeture de la poissonnerie. J’ai eu une aide financière de 45 000 $ pour le projet qui en a coûté 65 000. Les opérations ont été rentabilisées dès la première année », dit celui qui a déjà huit événements à son calendrier pour l’été prochain.

Tirer des constats

Gabriel Tremblay a été formé durant sept ans à la Poissonnerie Lauzier de Kamouraska avant de racheter, de Bernard Lauzier, la succursale de Saint-Jean-Port-Joli en 2022. Diplômé en Gestion de commerces au cégep de Rimouski, le jeune homme, qui a de toute évidence la passion de l’entrepreneuriat, ne ferme pas la porte à se lancer de nouveau en affaires dans le futur. Il compte cependant prendre son temps pour absorber cette fermeture, et tirer les constats qu’il faut de cette aventure, qu’il ne cache pas avoir trouvée formatrice à tout point de vue malgré sa triste issue.