SAINT-JEAN-PORT-JOLI – Vétéran de la Deuxième Guerre mondiale, on peut dire de M. Gilbert Boulanger que c’est sa passion pour l’aviation qui l’a amené à participer à la Deuxième Guerre mondiale.
Présent au Musée de la mémoire vivante, jeudi dernier, il a présenté la réédition de son livre « L’alouette affolée », publié aux Éditions Lux, qui retrace son expérience comme mitrailleur dans l’aviation canadienne lors de ce conflit. Il appartenait à l’escadrille canadienne-française Les Alouettes, d’où le titre de son récit.
« Je ne suis pas un guerrier », a déclaré avec vigueur celui que le goût de l’aventure et surtout la passion pour l’aviation ont amené, à 18 ans, à s’impliquer à titre de volontaire dans ce conflit.
Le discours de Juno Beach
Reprenant un émouvant discours prononcé au Musée Juno Beach, en Normandie, le 11 novembre 2007, M. Boulanger a d’ailleurs qualifié la guerre « d’insulte suprême à l’intelligence et à la raison. » En ce début de 21e siècle, dit M. Boulanger, « les guerres menacent le genre humain comme jamais. »
Si Gilbert Boulanger a un regret, c’est peut-être de constater que lui et les autres combattants mourront, un jour, déçus de ne pas avoir gagné la paix. « Je suis un survivant de la Guerre 1939-45 et je me dois de témoigner à mes frères d’armes que depuis leur mort et après les deux guerres du 20e siècle, nous n’avons pas obtenu de garantie de paix universelle pour tous », a répété M. Boulanger, jeudi, à Saint-Jean-Port-Joli.
Héros malgré lui
Gilbert Boulanger n’aime pas que l’on parle de lui comme d’un héros. « J’ai fait ce que j’avais à faire », dit-il. Pour lui, un héros, c’est quelqu’un comme son père qui, à 42 ans, s’est retrouvé monoparental avec 10 enfants.
L’ancien soldat regrette toutefois qu’au Québec, l’Histoire oublie ses vétérans. « Qui aujourd’hui se souvient des frères Philippe et Maurice Rousseau, de Montmagny, officiers du Premier bataillon de parachutistes canadiens, qui reposent maintenant dans le cimetière de Rainville? », a demandé M. Boulanger.
Une école à son nom
Au début du mois de juin, Gilbert Boulanger devra bien mettre sa modestie de côté alors qu’il sera honoré par la ville de Courseulles-sur-Mer, en Normandie, où une école portera son nom. M. Boulanger sera alors, entre autres, accompagné de sa soeur, Mme Suzanne Boulanger-Généreux, de La Pocatière.
Âgé de 88 ans, Gilbert (Gilles) Boulanger est fier de montrer qu’il a encore son brevet de pilote et qu’il pilote son propre avion. « J’ai un brevet depuis 1946 », ajoute-t-il. M. Boulanger a été intronisé au Panthéon de l’air et de l’Espace du Québec le 18 avril 2006.