Le grand retour du combattant des eaux

Le bar rayé est de retour, mais l’espèce demeure en péril. Photo : Pêches et Océans Canada, Meghan Wilson

Autrefois disparue, la population de bar rayé dans le fleuve Saint-Laurent est en voie de rétablissement. Ce poisson emblématique, victime de la surpêche et de la détérioration de son habitat dans les années 1960, avait fui la région jusqu’au lancement de l’Opération Renaissance en 2002.

Depuis, des efforts concertés ont permis la réintroduction de cette espèce dans le fleuve, avec des résultats prometteurs. « Grâce à la production annuelle de jeunes bars, et à la survie des individus plus âgés, nous observons une reprise progressive », indique Daniel Labonté de la Direction des communications du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP).

La situation reste cependant fragile. Les analyses montrent que l’équilibre entre la population et les ressources disponibles dans le fleuve n’est pas encore atteint, malgré une recolonisation des territoires historiques par l’espèce. M. Labonté précise que « même si la population n’est pas encore pleinement rétablie, les signes sont encourageants ». Cette population demeure protégée par la Loi sur les espèces en péril, ce qui interdit toute pêche dans le fleuve.

Augmentation au sud du golfe

D’un autre côté, la population de bar rayé du sud du golfe du Saint-Laurent a connu un rétablissement spectaculaire au cours des dernières décennies. Après son effondrement dans les années 1990, cette population a repris ses migrations estivales vers le Québec à partir des années 2010. « En 2012, l’estimation de cette population dépassait les 250 000 reproducteurs, et en 2022, elle comptait environ 472 000 individus », explique M. Labonté.

La pêche récréative a été réintroduite en 2013 au sud du golfe, et elle est aujourd’hui une industrie prospère, notamment dans le sud de la Gaspésie. Toutefois, la pêche récréative dans le fleuve entre Rivière-du-Loup et Sorel, incluant tout le territoire du Kamouraska et de Chaudières-Appalaches, demeure interdite puisque le poisson est toujours sur la liste des espèces en péril. Sa remise à l’eau est donc obligatoire.

Face à ces réalités contrastées entre les deux populations, le MELCCFP élabore un plan de gestion pour les populations de bar rayé présentes au Québec. « Ce plan, prévu pour la saison de pêche 2026, visera à adapter les mesures de gestion à la situation spécifique de chaque population », conclut Daniel Labonté.

 Recherche : José Soucy