Les routes ont une histoire… le chemin Elgin

Carte postale représentant le nord du village de Sainte-Perpétue et le chemin Elgin. Photo : Archives de la Côte-du-Sud.

On oublie parfois que les routes et les infrastructures routières ont une histoire. Celle du chemin Elgin dans la MRC de L’Islet est intimement liée à l’ouverture de nouvelles paroisses.

Vers la fin des années 1820, l’idée de coloniser les terres à l’est de Saint-Jean-Port-Joli fait son chemin, et ce malgré le fait qu’elles se situent dans une zone très vallonnée. C’est grâce aux arpenteurs qu’il est possible de connaître ce projet. En 1849, Charles-François Fournier dresse une première carte du chemin Elgin et des cantons. Elle nous apprend qu’une dizaine de personnes occupent déjà des concessions en bordure du lac Noir, près de Tourville aujourd’hui.

Les travaux d’aménagement de cette voie de communication débutent en 1854. Chaque année, quelques kilomètres sont ouverts ce qui favorise l’établissement des colons et les débuts de l’exploitation forestière dans cette partie de région. En 1856, dix familles sont établies dans le canton d’Ashford, au sud de Saint-Damase. Cinq ans plus tard, le hameau du lac Noir prend le nom de Saint-Benoit puisqu’il est desservi religieusement par le curé de Sainte-Louise, Louis-Alphonse. À l’époque, les missions de Sainte-Perpétue et de Saint-Pamphile étaient également desservies par ce curé.

Les premiers colons de ces futures paroisses obtiennent gratuitement des terres de la Couronne. Bien connu dans le milieu de l’édition de journaux, Stanislas Drapeau est aussi fonctionnaire et contribue à l’implantation des colons le long du chemin Elgin. Il devient responsable des octrois de terres durant la période d’achèvement du chemin Elgin de 1859 à 1865. Afin d’aider les familles à s’établir, il fonde en 1860 l’Association de secours de Saint-Jean-Port-Joli. Celle-ci devait fournir 430 minots de grains et des patates en quantité suffisante aux familles établies le long du chemin Elgin. Drapeau raconte que les premières familles ont vécu dans des conditions précaires et parfois se logeaient dans des cabanes à sucre. Comme agent de colonisation, Stanislas Drapeau a contribué à sa façon au peuplement des terres au sud de Saint-Jean-Port-Joli.

Extrait d’un plan de lotissement sur le chemin Elgin à la hauteur du lac Noir dressé par François-Xavier Fafard, 1909. Photo : BAnQ.