À la suite de l’article paru dans l’édition du Journal du Québec du samedi 6 février dernier, nous aimerions faire quelques commentaires importants sur la MRC de L’Islet. Ces commentaires ont aussi été envoyés au Journal du Québec.
Il est vrai que notre région vit des difficultés d’exode depuis quelques années. Mais notre MRC ne fait pas bande à part dans ce domaine. À l’instar de 70 autres MRC à travers le Québec, notre milieu peut compter sur l’appui de Place aux jeunes en région pour proposer des activités visant à contrer l’exode des jeunes. Nous croyons qu’en étant actif à tous les niveaux tant municipal, scolaire que communautaire et qu’en mobilisant la population, la morosité reliée à la problématique de l’exode des jeunes peut servir de levier et engendrer des actions positives et innovatrices.
La crise reliée au secteur du bois, combinée au contexte économique des dernières années ont bien sûr affaibli notre industrie forestière. Par contre, nos principaux employeurs sont toujours en place et se sont montrés dynamiques, créatifs et déterminés pour traverser la crise. De plus, les technologies d’aujourd’hui permettent maintenant à une entreprise de faire à elle seule le travail que plusieurs faisaient dans les années 70-80. Il est donc inapproprié de mesurer l’évolution économique à partir du nombre d’entreprises existantes.
Depuis quelques années, des actions sont réalisées pour diversifier l’économie (Innovation L’Islet-Sud, par exemple) et mettre en valeur le potentiel de la région (tourisme, amélioration des infrastructures municipales, regroupement d’organismes communautaires, comité de travail pour le développement du sentiment d’appartenance, politique familiale, etc.).
N’oublions pas que la MRC de L’Islet, ne repose pas uniquement sur la forêt. Le plastique, la métallurgie, l’agriculture, le tourisme, les arts et l’acériculture sont aussi très présents. Quand on côtoie les propriétaires des entreprises de la région et leurs travailleurs, on découvre des gens de grande qualité qui excellent dans leurs domaines. Allez visiter Maibec, Rousseau Métal, Ouellet Canada pour ne nommer que ceux-là et vous verrez qu’ils n’ont rien à envier aux entreprises de Québec ou de Montréal.
La MRC de L’Islet est aussi habitée par des gens qui sont heureux d’y vivre pour de très bonnes raisons. La ville n’est pas faite pour tous. L’erreur trop souvent commise, c’est de porter un regard urbain sur les régions rurales. Il faut être en mesure d’aller au-delà des apparences et des artifices de la ville. Chaque année, nous voyons s’installer des gens originaires d’ici ou de la ville qui apprécient les qualités de nos villages et y trouvent la stimulation professionnelle, personnelle et familiale qu’ils recherchaient.
Il est évident que nous avons du travail à faire; nos jeunes doivent connaître davantage le potentiel de leur région pour avoir envie d’y rester ou d’y revenir. Les dirigeants, les organismes et la population doivent faire preuve d’ouverture sur de nouvelles façons de faire afin d’être connectés sur les besoins de demain. Chacun doit faire sa part et surtout doit y croire. Nous ne pensons pas que la partie soit terminée et encore moins que nous allons la perdre. Nous faisons face aux mêmes défis que bien des MRC. Nous n’avons pas besoin d’être pointés du doigt par des gens qui ne font ressortir que les aspects négatifs de notre région sans prendre le temps de voir ce que nous avons de bien à offrir.
Nous travaillons avec les jeunes de la MRC de L’Islet depuis 1996 et si nous passions notre temps à mettre en évidence que les côtés négatifs de notre milieu, sans leur faire voir les richesses qu’ils possèdent souvent sans le savoir, nous serions passés à côté de tellement de merveilles. Nous sommes fières de faire partie de notre communauté et de notre région. Les choix qui motivent les gens à vivre en région sont légitimes, ne sont pas discutables et ne font pas d’eux des êtres dépourvus de jugement. Nous espérerons que les prochains articles traitant des régions dresseront un portrait juste et moins tendancieux des milieux ruraux.
Rachelle Després, directrice générale
Et l’équipe d’intervenantes
Carrefour jeunesse-emploi de la MRC de l’Islet