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Travailleurs étrangers temporaires : La Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet mobilisée

Photo : Tim Mossholder (Unsplash.com)

La lourdeur et la lenteur administrative du fédéral dans l’octroi des permis nécessaires à l’accueil des travailleurs étrangers temporaires (TET) retiennent encore l’attention dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre. Sollicitée régulièrement sur cette question par ses membres, l’Alliance des Chambres de commerce de Chaudière-Appalaches prend le taureau par les cornes et invite à signer une lettre ouverte adressée au gouvernement en guise d’appui.

Dans cette lettre envoyée le 9 mars en matinée, l’Alliance, à laquelle appartient la Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet (CCKL), déplore plus concrètement des délais inacceptables de plus de trois mois avant le début du traitement des demandes, et cela, lorsqu’il n’y a pas des pertes ou allégations de non-envoi de documents de la part d’Emploi et Développement social Canada, ce qui entraîne d’énormes pertes de temps. De plus, des délais jugés incompréhensibles dans l’accueil des ressources qui peuvent atteindre jusqu’à 18 mois dans le cas de certaines entreprises sont aussi dénoncés.

« La région de Chaudière-Appalaches ayant le plus bas taux de chômage au Québec (2,8 % en janvier 2022), l’option d’accueillir des TET semble une excellente solution pour contrer ces enjeux. Toutefois, la lourdeur administrative et tout ce qui en découle sont loin d’amener les résultats escomptés aux entreprises qui présentent leur demande », peut-on lire dans la lettre.

La directrice générale de la CCKL Nancy Dubé mentionne que cette initiative, qui découle de la concertation entre les chambres de commerce de Chaudière-Appalaches, est aussi dans l’intérêt des entreprises du Kamouraska au Bas-Saint-Laurent qui sont tout aussi nombreuses à vivre ces problématiques. En ce sens, les membres kamouraskois ont également été invités à signer la lettre. « Si ça fait avancer les choses, tout le monde va y gagner. »

Ce qui a mis le feu aux poudres, selon elle, est une discussion tenue entre l’Alliance et les députés fédéraux de la région — tous conservateurs — où ils ont appris la rapidité avec laquelle le gouvernement fédéral a créé ces derniers jours des comités visant à répondre à la crise humanitaire découlant de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, dans le but de faciliter l’entrée au pays de réfugiés ukrainiens.

« On comprend bien que le niveau d’urgence n’est pas le même, mais quand on sait qu’on crie depuis longtemps sur l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre et que ça ne bouge pas, que les délais ne raccourcissent pas pour les TET, c’est tout simplement incompréhensible », a ajouté la directrice.

Elle rappelle d’ailleurs que plusieurs des membres de la CCKL ayant recours aux TET ne sont pas toutes de grosses entreprises disposant d’énormes ressources humaines et financières, mais qu’elles avaient toutes en commun d’être frappé durement par la pénurie de main-d’œuvre. Les retards qui s’accumulent depuis plusieurs mois à ce chapitre ne font que nuire à l’économie locale, à l’attractivité du milieu et à la croissance de ces entreprises, poursuit-elle.

Problématique persistante

Le député de Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup Bernard Généreux partage les mêmes préoccupations et souligne que son équipe et lui sont interpellés à ce sujet sur une base régulière depuis quelques années. Il craint malheureusement que la crise en Ukraine ne vienne empirer la situation dans le traitement des dossiers des TET.

« Il y avait déjà une problématique avant la pandémie et la COVID est venue l’accentuer. Maintenant, l’Ukraine ? Le Ministère est littéralement débordé et il n’est pas capable de traiter de façon diligente les demandes qui lui sont acheminées. »

Selon lui, du personnel additionnel serait nécessaire pour accélérer le processus, même s’il rappelle que de ce côté le gouvernement Trudeau a pourtant procédé à l’embauche de plusieurs fonctionnaires depuis son élection il y a six ans. Autrement, il croit que l’autre option serait de diminuer la paperasse pour les demandeurs.

« Si on veut désengorger, pourquoi on demande encore des visas à des Ukrainiens, par exemple, alors que tout le monde sait que le pays est en crise ? L’émission des visas, ça ne prend pas un mois arrêter ça ! En fait, ce n’est qu’un autre processus qui demande du temps et qui fait qu’on accumule du retard ailleurs. Je comprends qu’on veut protéger, mais normalement si on ajoute une paperasse quelque part, on devrait avoir le souci d’en enlever une autre ailleurs. »

Signez la lettre de l’Alliance des Chambres de commerce de Chaudière-Appalaches à l’adresse suivante : https://forms.office.com/pages/responsepage.aspx?id=3B3PV6NMPEaBsmiFZS5vY95w14rt5TxPgpycMElcSDdUNTFCSldRNE4xMzhLMzBDV1U0SzVSNTQ2Si4u.