Un sauvetage en sentier prouve la pertinence des bornes KamOÙ

Christian Chénard-Guay à côté d’une borne KamOÙ dans le sentier du Cabouron. Photo : Maxime Paradis.

Les bornes de repérages KamOÙ ont prouvé leur pertinence le 29 décembre dernier. Sans elles, une dame s’étant aventurée tardivement dans le sentier du Cabouron à Saint-Germain aurait pu se retrouver en situation d’hypothermie sans l’intervention des services d’urgence du territoire.

Ces bornes de repérages bleues sont présentes dans la plupart des sentiers de randonnées du Kamouraska et dans les chemins forestiers du territoire public (Haut-Pays) depuis l’automne 2019. Elles sont l’équivalente des bornes kilométriques vertes qui se succèdent en bordure des routes et autoroutes du Québec.

Dans les sentiers de vélo, ces bornes sont repérables tous les 500 m et tous les 200 m dans les sentiers de randonnées. Chaque sentier est identifié par une lettre de l’alphabet suivi d’un chiffre. Géoréférencées, les bornes permettent au randonneur et aux services d’urgences de se situer en temps réel sur une carte disponible par le biais de l’application KamOÙ, fonctionnant hors réseau comme un GPS.

Instigateur du projet, le coordonnateur en sécurité incendie à la MRC de Kamouraska Christian Chénard-Guay mentionne que celui-ci a mis trois ans à se concrétiser. Les activités forestières déjà courantes dans le Haut-Pays combinées à une augmentation des activités récréotouristiques sur l’ensemble du territoire du Kamouraska justifiaient l’implantation d’un tel système.

« Les gens pouvaient s’aventurer n’importe où sur le territoire et les services d’urgences n’avaient aucun moyen précis pour les localiser rapidement si jamais il leur arrivait quelque chose qui nécessite leur intervention », explique-t-il.

La disparition durant quelques jours de trois hommes dans le secteur forestier du lac de l’Est, en mai 2018, est venue ajouter du poids au projet alors en gestation, d’ajouter Christian Chénard-Guay. L’année suivante, 300 km de chemins forestiers étaient balisés ainsi qu’un bon nombre de sentiers de randonnées du Kamouraska.

Sauvetage

Outre quelques petites interventions mineures, jamais l’utilité des bornes KamOÙ ne s’était démarquée de façon aussi concrète que lors du sauvetage du 29 décembre dernier. Et pourtant, c’est dans un endroit peu reculé — sentier du Cabouron à Saint-Germain — que leur usage a été justifié.

Une dame s’étant aventurée tardivement dans le sentier et ayant sous-estimé le temps pour le réaliser s’est fait prendre rapidement par la tombée du jour environ à mi-chemin de son objectif — le sentier est long d’un peu plus de 4 km. Prise de panique devant la noirceur complète et le froid persistant, elle a contacté le 911 pour qu’on lui porte assistance. Les bornes KamOÙ ont permis de la géolocaliser rapidement.

« L’incident est survenu vers 17 h. Les services de sécurité incendie de Saint-Pascal et de La Pocatière sont intervenus sur les lieux et la dame a été évacuée vers 18 h 45 », résume Christian Chénard-Guay.

Cette intervention rapide — moins de 2 h — qui a permis d’éviter à la dame de peut-être se retrouver en situation d’hypothermie, est la démonstration que le système KamOÙ fonctionne, de déclarer le coordonnateur en sécurité incendie de la MRC. Le repérage de la dame à partir des bornes a permis d’orienter les pompiers vers le meilleur accès du sentier à emprunter pour l’atteindre le plus rapidement possible.

« En situation d’urgence, toutes les minutes comptent. Quand l’information est claire, c’est plus facile pour tous les acteurs impliqués dans la boucle – utilisateur, centrale 911, services d’urgences — de réagir rapidement », poursuit-il.

KamOÙ demeure à ce jour assez unique au Québec, de l’avis de son idéateur. Certaines MRC se seraient montrées intéressées au projet depuis sa concrétisation, ajoute-t-il. D’autres sentiers kamouraskois, notamment le Boisé Beaupré à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, pourraient être balisés de bornes KamOÙ incessamment.