Une forêt nourricière au cœur de Rivière-Ouelle

Trois des membres du comité jardin : Josée Dumas, François Chalifour et Yvon Pesant. Absentes : Rachel Rioux et Nancy Pelletier. Photo : Maxime Paradis.

Le comité du jardin communautaire de Rivière-Ouelle aurait très bien pu se contenter de labourer le sol exclusivement pour y accueillir les potagers des citoyens de la municipalité. Les cinq bénévoles siégeant sur le comité voyaient toutefois ça autrement et rêvaient d’une forêt nourricière en complémentarité, un aménagement qui s’inspire directement de la nature dans tout ce qu’elle a de plus diversifiée.

Ils étaient une dizaine de bénévoles à prendre part à la plantation des espèces d’arbres et d’arbustes qui composent désormais la forêt nourricière de Rivière-Ouelle, le 6 octobre dernier. À même le jardin communautaire ouvert aux citoyens au début de l’été, cette forêt nourricière se trouve à quelques pas à peine de l’école des Vents-et-Marées.

« Il y a des sceptiques qui nous ont dit qu’il n’y a pas d’arbres qui poussent à Rivière-Ouelle à cause du sol trop glaiseux », souligne d’entrée de jeu François Chalifour, responsable du projet et bénévole au sein du comité jardin.

Les arbres brise-vent qui ont été plantés au préalable et qui délimitent en différentes parcelles le jardin communautaire de Rivière-Ouelle — saule, lilas, caragana et sureau — démontrent pourtant le contraire. Le comité avait donc raison de rêver.

Une aide financière de 3500 $ provenant d’Arterra a permis au comité de faire l’achat d’une centaine de végétaux qui composent aujourd’hui cette forêt nourricière au cœur même de Rivière-Ouelle. Arbres fruitiers — cerisiers, poiriers, pruniers, pommiers, noisetiers — y côtoient des arbustes fruitiers — framboisiers, bleuetiers, groseilliers, gadelliers, aronia, cassis — comme dans une forêt naturelle.

« Le principe d’une forêt nourricière est d’agencer les espèces entre elles pour qu’elles puissent s’entraider. Dans une parcelle de monoculture, par exemple, quand les ravageurs entrent là-dedans, ils peuvent faire pas mal de dégâts. Dans une forêt nourricière, comme il y a des obstacles formés par d’autres types de végétaux, c’est plus difficile pour les ravageurs de bien s’installer. On peut voir ça comme le bon compagnonnage entre les légumes et les fines herbes dans un potager », résume François Chalifour.

On s’inspire donc de la nature dans tout ce qu’elle a de plus parfait, mais l’ensemble demeure néanmoins un aménagement fait de la main de l’homme et qui promet de ravir dans le futur les citoyens de Rivière-Ouelle. D’autant plus que les espèces ont été agencées dans un souci d’offrir un certain volume de production réparti tout au long de la belle saison. « L’objectif est qu’on vienne récolter les fruits ici, en famille, durant l’été », ajoute le responsable.

Possibilités futures

L’aménagement de cette forêt nourricière survient quelques mois à peine après l’inauguration du jardin communautaire se trouvant juste à côté. Le terrain qui accueille ces deux projets a été acquis il y a plus de deux ans par la Municipalité de Rivière-Ouelle à la Fabrique Notre-Dame-de-Liesse.

Le jardin communautaire proprement dit est d’une surface de 1500 m2. Il a accueilli ses premiers jardiniers cette année. Au nombre de 17, ils ont aménagé des parcelles de potager sur environ la moitié de la superficie réservée à cette fin.

Un financement de 15 000 $ provenant du programme 100° avait permis de débuter les aménagements nécessaires à la concrétisation du projet. La somme a servi notamment à préparer le sol, planter les haies brise-vent, à construire une remise pour les jardiniers et à récupérer auprès de Ruralys l’ancien pavillon qu’il avait fait bâtir au Verger patrimonial. Soulignons que Tourbières Lambert a également contribué au projet.

L’entièreté du terrain n’étant pas utilisée, François Chalifour reconnaît qu’il y a de l’espace pour agrandir le jardin communautaire ou la forêt nourricière dans le futur. La réponse des citoyens et la disponibilité des bénévoles au sein du comité feront foi du reste.