Denis Allard, du Fonds mondial du patrimoine ferroviaire, se fait rassurant pour les employés de l’usine Bombardier de La Pocatière, inquiets de voir la firme chinoise Zhuzhou obtenir le contrat de fabrication des wagons de métro pour Montréal. Selon lui, elle est incapable de respecter les devis.
En fait, les voitures fabriquées par Zhuzhou sont munies de roues d’acier et non de pneus comme les wagons du métro de Montréal.
« Les rails du métro de Montréal jouent un rôle d’urgence au cas ou un pneu éclate. Elles ne sont pas conçues pour un usage courant », explique M. Allard. Pour utiliser les wagons fabriqués par Zhuzhou, il faudrait, dit-il, remplacer toutes les voies.
En termes simples, il faudrait que les rails aient trois à quatre centimètres de plus. « Les wagons ne passeraient plus dans les tunnels à certains endroits », soutient Denis Allard.
Montréal n’est pas une ville planche et son métro doit franchir des obstacles naturels, explique M. Allard.
Changer le réseau
L’utilisation de véhicule sur roues d’acier impliquerait de changer l’ensemble du réseau, dit-il, ce qui serait très coûteux. Les économies réalisées à la conception des wagons seraient vite dépassées par les coûts, explique M. Allard.
Québec doit s’en tenir aux devis qui ont été établis par la Société de transport de Montréal (STM), selon le porte-parole du Fonds mondial du patrimoine ferroviaire. Le gouvernement, dit-il, a pris une mauvaise décision en ouvrant une porte aux Chinois, alors que le projet était bien parti avec le consortium Bombardier/Alstrom.
« On a voulu faire plaisir aux Chinois en leur permettant de soumissionner », ajoute M. Allard, craignant que cette démarche ait plutôt l’effet contraire.
À Lachine
Zhuzhou Electric Locomotiv a affirmé lundi (8 février) qu’elle serait prête à assembler les nouvelles voitures dans l’ancienne usine de Dominion Bridge, à Lachine. Elle dit pouvoir respecter l’engagement d’avoir au moins 60 % de contenu canadien, ayant signé un protocole d’entente avec CPCS Technologies Canada.
La STM a par ailleurs confirmé à Michel Van de Walle du quotidien Rue Frontenac que Zhuzhou « ne satisfait pas aux conditions de base » de l’appel d’offres et ne peut exiger une modification des infrastructures « afin d’accommoder des rames fonctionnant sur rail plutôt que sur pneumatique. »