Chantal Caron de Fleuve | Espace danse de Saint-Jean-Port-Joli continue de faire rayonner son approche artistique singulière ainsi que sa région natale à l’international. Sa plus récente vidéodanse, Prendre le nord, fait désormais partie de la sélection officielle du prochain Festival International des Films sur l’Art (FIFA) prévu du 15 au 27 mars à Montréal.
Cette sélection est annonciatrice d’autres, voire même de nominations à différents festivals de même type à travers le monde au cours des prochains mois. La chorégraphe et réalisatrice de Saint-Jean-Port-Joli, qui a évoqué pour la première fois en 2015 le projet Prendre le nord, parlait déjà à l’époque de l’aboutissement d’un travail de recherches et d’observations sur les oies blanches en cours depuis 10 ans. 16 ans plus tard et une démarche de sociofinancement en plus, le projet s’est finalement concrétisé l’an dernier.
« C’était clairement un travail de longue haleine. J’ai réalisé deux tournages pour ce projet avant l’an dernier : un en 2015 avec une femme enceinte de huit mois et une semaine et un autre en 2016 avec des enfants. Aucune des images de ces deux films n’a été retenue malheureusement. Quand le processus est aussi long, c’est comme autre chose, les idées finissent par évoluer elles aussi », raconte Chantal Caron.
Découlant d’abord du spectacle de 2013 73° nord qui racontait la migration des oies blanches vers la terre de Baffin, Prendre le nords’est finalement cristallisé vers sa mouture actuelle à la suite d’un voyage de 11 jours de la chorégraphe avec le biologiste Joël Bêty de l’Université du Québec à Rimouski. Réalisé en 2017 en kayak et en autonomie complète sur la côte est du Groenland, ce voyage est ce qui a clairement modifié le processus de travail du film et l’orientation in situ (NDLR : dans son milieu naturel), de reconnaître Chantal Caron.
« La profondeur du thème est toujours demeurée la même : la migration des oies, l’arrêt sur les berges de l’estuaire du fleuve pour se reposer, le travail de groupe pour survivre. Mais je dirais que le film et le travail chorégraphique in situ sont aujourd’hui un aboutissement profond en lien avec ce que j’ai vécu pour aller observer la nidification des oies. »
D’une durée de 23 minutes, la bande-annonce de Prendre le nord, disponible sur le site du FIFA, dévoile suffisamment pour goûter en partie le travail chorégraphique de Chantal Caron qui ne s’est jamais cachée de tirer son inspiration de l’environnement naturel dans lequel elle évolue. La direction photo signée Richard Saint-Pierre, accompagnée de la musique de Vivianne Audet et de Pierre-Marc Beaudoin, vient compléter l’immersion in situ recherchée par la réalisatrice.
« Je finalise actuellement un autre film sur les glaces qui doit sortir d’ici la fin 2022 et je me rends compte que le in situ est ce qui me caractérise même derrière la caméra. J’ai tourné à travers deux tempêtes pour ce film-là. Mon désir est de faire de plus en plus avec ce que la nature m’impose. Pour Prendre le nord, je ne sais pas combien de mois j’ai passés à étudier les marées pour savoir vraiment où bien implanter mes danseurs pour le tournage. »
Diffusion
Prendre le nord se dévoilera sur écran géant au Théâtre Outremont, le vendredi 18 mars. Plus de détails au https://lefifa.com/en/catalog/prendre-le-nord. Notons que le film sera aussi présenté dans le cadre du 26e Festival Regard qui se tiendra au Saguenay du 23 au 27 mars prochains, une sélection parmi 2000 films provenant de 50 pays différents. Chantal Caron demeure dans l’entente de confirmations pour des participations similaires à d’autres festivals internationaux avec sa récente production et aimerait la tenue d’un événement tapis rouge dans la région, où tous ces films réalisés et primés ces dernières années pourraient y être présentés.