MONTMAGNY – En avril 1984, un groupe de jeunes Magnymontois fonde la Maison des jeunes de Montmagny, aujourd’hui appelée « L’Incontournable ». Il faut croire qu’elle porte bien son nom, puisque, au cours de la dernière année, ce sont quelque 5 000 passages qui y ont été enregistrés. C’est un lieu de loisirs, bien sûr, mais aussi de prévention et de socialisation. Ouverte à tous, peu importe l’origine sociale, l’on y propose plusieurs activités, dont certaines sont l’initiative des adolescents.
Il est intéressant de constater que presque autant de filles que de garçons ont fréquenté la MDJ, dans une proportion de 53 et 47 %. Parlant de la fréquentation, « Ça ce ne sont que les passages des jeunes qui signent le registre », de mentionner lors de l’entrevue, le travailleur de proximité Francis Paquet, embauché récemment. Grosso modo, Francis fait du travail de rue et est présent à la maison une fois par semaine. Son rôle sera bientôt présenté plus en détail aux médias.
Entre 16 et 18 jeunes fréquentent la Maison chaque soir. Elle est ouverte cinq jours par semaine : du mardi au jeudi de 18 à 21 h et les vendredis et samedis jusqu’à 22 h. Les compressions budgétaires ont obligé à retrancher les midis et une journée.
Toutefois, étant donné qu’on a des projets plein la tête, cela donne un peu plus de temps au coordonnateur pour faire de la planification et pour travailler à la réorganisation.
Organisme à but non lucratif, la MDJ est chapeautée par un CA de sept membres, dont Jessy Croteau est le président depuis plus de dix ans. Depuis deux ans, la corporation est propriétaire du lieu, bâti il y a une vingtaine d’années grâce, entre autres, au soutien du Club Optimiste et aux étudiants et profs du programme professionnel en menuiserie charpenterie de l’école Casault, qui ont construit la maison.
Le coordonnateur Nicolas Roumier sur le vélo à Smooties, en compagnie du président du CA, Jessy Croteau. Le mécanisme de ce vélo stationnaire singulier, création de Tibo Bicyk, actionne le mélangeur se trouvant sur le guidon. « Il deviendra un moyen de financement », de dire, pince-sans-rire, Jessy Croteau.
Mission
La MDJ « a pour mission d’organiser des activités éducatives, ludiques et sportives qui répondent aux besoins des jeunes de 12 à 17 ans, ceci afin d’établir un contact significatif entre les intervenants et les adolescents dans un but de prévention à différentes situations qu’ils peuvent vivre », lit-on dans le rapport 2013-2014 du nouveau coordonnateur Nicolas Roumier.
Celui-ci est un routier du travail avec les jeunes avec ses 15 ans d’expérience. Il est entré en poste en avril dernier, alors que Léopold Gagné quittait pour se consacrer à d’autres activités professionnelles.
En ce moment, trois animatrices travaillent pour la MDJ, 20 heures par semaine et une autre, qui est aussi professionnelle du milieu, fait du remplacement en cas de besoin. Elles ont toutes une formation dans le domaine du travail social.
« Ce dont on est fier, de mentionner Jessy Croteau, c’est que nos intervenantes animatrices ce sont des filles qui ont fréquenté la MDJ et qu’elles se sont découvert une passion en intervention jeunesse. »
Murale en chantier à la MDJ.
Lieu d’activités
La Maison est un lieu de vie dynamique et au cours des prochaines années on veut développer les thèmes sports, loisirs et culture.
Les activités passées et à venir se comptent par dizaine. Mentionnons, les soirées de quilles, nuits de cinéma, soirée de chansonnier, brunch à la cabane à sucre, compétitions de skate et, un grand succès, la soirée Halloween, avec ses 40 participants. La sortie Histoire de fantômes, à Québec, elle aussi a été populaire. On peut aussi aller à la MDJ pour jouer au billard ou profiter de plusieurs ordis et d’internet.
La prévention est également au programme, que ce soit en sexualité, suicide ou toxicomanie, en groupe ou individuellement. « Nous parlons beaucoup avec les jeunes de ces sujets », de souligner Francis Paquet. À ce titre, soulignons le partenariat d’Action jeunesse Côte-Sud, qui a duré trois ans, avec « Ensemble, on détox ».
« Ce n’est pas un endroit de flânerie, bien que ce préjugé s’entend encore et qu’on ne s’explique pas pourquoi », de mentionner le président. De façon générale, les activités touchaient entre 6 et 40 jeunes à la fois.
Quant au « skate parc », situé tout près, précisons qu’il n’est pas sous la responsabilité de la Maison. « Mais les jeunes du skate peuvent venir ici et profiter des nos activités et de notre petite cantine. Et c’est très bien », d’affirmer le coordonnateur.
Projets
Les projets pour 2014-2015 ne manquent pas. À ce titre, côté sports, entre autres, des soirées multi-sport, du trampoline à Lévis et, surtout, le recrutement d’un entraineur de boxe.
En ce qui concerne les loisirs et la culture, soulignons les ateliers culinaires (dès le 15 septembre), qui aideront les adolescents à apprendre à faire la cuisine, tout en les sensibilisant à l’importance d’une bonne et saine alimentation. Concours d’impro, atelier de création de bijoux, soirées karaoké, concert, pour ne nommer que ceux-là.
Recrutement d’une ressource en arts plastiques, les soirées Grands explorateurs et astronomie; visites à la Citadelle de Québec, au Musée de la Civilisation, au Musée de la moto et au Musée maritime… On ne chômera pas.
Aide aux devoirs
Un projet particulièrement important est celui de l’aide aux devoirs à la MDJ. « On croit que ça va aider à prévenir le décrochage scolaire. Certains jeunes n’aimant pas trop l’école étaient tout près de décrocher », de mentionner le coordonnateur.
Pour ce faire, plusieurs organismes seront mis à contribution, dont le Groupe d’Alphabétisation de Montmagny-Nord (GAMN), qui mène déjà des activités en matière de prévention de décrochage scolaire, des profs bénévoles de Casault, et la Bibliothèque de Montmagny. Pour des informations supplémentaires, l’on peut appeler à la MDJ au 418 248-7123.
Soutien financier
Il est à noter que les jeunes s’impliquent aussi dans le financement. Ils ont justement tenu un lave-auto chez KIA, le 21 août. Des activités de financement auront aussi lieu cet automne.
Et, comme à chaque année, le souper de la Saint-Valentin. Le principal bailleur de fonds est le Ministère de la Santé et de Services sociaux et la Ville de Montmagny, au deuxième rang. Les collectes de fonds, activités de financement et autres subventions complètent le budget tournant autour de 100 000 $.
