Le Musée régional de Kamouraska a frappé un grand coup en réunissant une dizaine de comédiens du célèbre téléroman Cormoran, 30 ans après sa première diffusion à Radio-Canada. Ce rassemblement qui a pris les allures de conventum coïncidait avec le lancement de l’exposition Kamouraska fait son cinéma, consacrée à la série et présentée entre les murs du Moulin Paradis, maintenant propriété du Musée.
« On n’avait jamais réalisé une rencontre comme celle-là avant cette année. Ça prend quelqu’un qui a beaucoup d’énergie et de détermination comme Anik Corminboeuf (NDLR : directrice du Musée) pour réussir ça. Et elle l’a fait sans forcer la main à personne », s’est exclamé d’entrée de jeu Jean L’Italien, alias Gérard Labrecque dans Cormoran, et président d’honneur de l’exposition Kamouraska fait son cinéma.
Ayant des amis à Kamouraska, dont une d’entre elle siégeait jadis sur le conseil d’administration du Musée, c’est de cette façon que le comédien également connu pour son rôle de Bernard Paré dans la quotidienne Virginie a été approché par Anik Corminboeuf. « Au départ, c’était peut-être plus pour endosser un rôle de porte-parole du Musée et il m’avait dit qu’il y réfléchirait », reconnaît la directrice.
Lorsque le propriétaire du Moulin Paradis, Jean-Louis Paradis, a choisi de faire don du bâtiment patrimonial au Musée régional de Kamouraska, rapidement l’idée a germé d’y tenir une exposition sur le téléroman Cormoran. Comme ce dernier servait de lieu de résidence à Gérard Labrecque et sa femme Léonie (Julie Vincent) dans la série, Anik Corminboeuf a décidé de relancer Jean L’Italien pour lui proposer le rôle de président d’honneur de l’exposition, sachant qu’elle tenait là le bon filon pour qu’il accepte.
« Je trouvais aussi intéressant tout ce qui se passait avec le Moulin Paradis. Dans un village comme Kamouraska, vouloir transmettre la culture de cette façon et la développer, c’est le genre de démarches à laquelle nous, les comédiens, sommes sensibles », poursuit Jean L’Italien.
L’exposition
L’exposition présente costumes, objets et photos tirés des tournages de Cormoran. Des panneaux informatifs se consacrent à différents thèmes mettant en relief le contexte socioéconomique des années 1930, décennie où se déroule l’action du téléroman, et que l’auteur Pierre Gauvreau a abordé à travers ses différents personnages.
Tout ce contenu est bonifié d’entrevues réalisées de façon ludique et amicale par Jean L’Italien avec différents comédiens de la série. Le résultat vidéo de ces rencontres est diffusé durant l’exposition et a permis au président d’honneur de prendre toute la mesure de l’impact de Cormoran, projet auquel il a collaboré alors que sa carrière télévisuelle était encore à ses débuts.
« Toute cette démarche m’a fait prendre conscience que j’ai participé à un moment charnière de l’histoire de la télévision québécoise. Et je comprends mieux pourquoi c’est encore aussi populaire 30 ans plus tard : c’est comme relire un bon livre d’histoire ! Cormoran, c’était ça, c’était tellement bien raconté. La force de l’écriture de Pierre Gauvreau fait que c’est une série intemporelle à laquelle on va continuer de se référer pour longtemps », a-t-il déclaré.
L’exposition Kamouraska fait son cinéma sera présentée de nouveau au Moulin Paradis lors de la fin de semaine du 21-21 août, de 9 h à 18 h. La directrice générale du Musée promet qu’elle sera ouverte au public tout l’été l’an prochain et que le site pourrait même être bonifié d’anciennes cabanes inspirées de celles de l’Anse-au-Maudit, autre lieu mythique tout droit sorti du village fictif de Baie d’Esprit dans Cormoran.