Saint-Jean-Port-Joli est à n’en point douter la capitale de l’artisanat de la Côte-du-Sud. Les femmes y ont entre autres excellé comme tisseuses avec la confection de carpettes et de couvre-lits. Les hommes ont sculpté le bois pour représenter les personnages de la vie rurale et construit des goélettes miniatures.
Les artisans du cuir ont également laissé des traces dans la paroisse. En 1896, Émile Boucher met sur pied une tannerie dans le 2e rang. Sa modeste entreprise réussit à produire 4000 petites peaux (veau, mouton) et de grandes peaux en 1937. Pour le tannage, il utilise de l’écorce de pruche et du chrome.
Camille Couillard, pour sa part, ouvre en 1936 sa petite tannerie aux Trois-Saumons. Engageant deux personnes pour une durée de cinq à six mois par année, il fait le tannage de 1200 à 1500 peaux. Mais la concurrence avec les deux autres tanneries du comté et les difficultés à se faire payer mettent en péril son entreprise.
Le cuir de Saint-Jean-Port-Joli permet à la famille Morency de vivre de la cordonnerie durant trois générations. Après son mariage avec Philomène Fortin en 1883, Louis Morency ouvre un atelier de cordonnerie au village où il fabrique des chaussures et des harnais. Ses deux fils s’initient au travail de leur père, mais trouvent difficilement du travail dans le domaine, cumulant des emplois temporaires. Michel œuvre pour un temps comme sellier à Saint-Pamphile. À l’âge de 40 ans, après avoir perdu un œil, l’un de ses fils, Gaudias, revient à la boutique attenante à la maison familiale sans jamais toutefois avoir mis une croix sur ce métier. Il continuera à réparer et à fabriquer des chaussures jusqu’en 1971.