Le Domaine de Gaspé à l’aube d’une renaissance

Vue sur le bâtiment principal du Domaine de Gaspé. Photo : Maxime Paradis.

Saint-Jean-Port-Joli est prête à mettre le paquet pour le Domaine de Gaspé. Pratiquement laissé à lui-même depuis une vingtaine d’années, le site a fait l’objet ces dernières années d’un travail concerté entre la Municipalité et des citoyens, avec certains résultats observables dans les différents sentiers du Domaine. La mise en œuvre d’un plan directeur commandé l’automne dernier doit maintenant venir orienter les améliorations et le développement futur de l’endroit.

Le constat est désolant, mais remuer le passé ne sert à rien, selon le directeur de la vie communautaire et adjoint au directeur général à la Municipalité de Saint-Jean-Port-Joli Martin Picard. Le Domaine de Gaspé a souffert de sous-investissements dans les dernières décennies et la Municipalité le reconnaît. « On a géré des urgences », dit-il.

Depuis deux ans les choses ont toutefois changé, en témoignent les investissements de plus 20 000 $ par an effectués afin de maintenir les infrastructures en état, ce qui tranche avec les 8000 $ en moyenne investis annuellement dans les années précédentes. Pas toujours visibles aux yeux des usagers, ces investissements font dire à Saint-Jean-Port-Joli que le temps est venu de revoir sa stratégie.

« Le site est hyper bien situé, près du fleuve sur la 132, à quelques pas du club de golf, du Musée de la mémoire vivante et de sa Tour de l’Innovation à laquelle le Domaine est relié par ses sentiers. On peut faire plus », a mentionné Martin Picard.

Avec cette idée en tête, un comité a été formé, composé d’élus, d’employés municipaux et de citoyens. Des sondages ont été réalisés auprès de 350 utilisateurs l’an dernier, en ligne et sur le terrain, ce qui a permis de cibler certaines priorités, notamment au chapitre des sentiers qui sont très utilisés en hiver.

Des améliorations ont depuis été apportées par les bénévoles, entre autres l’élargissement des pistes et l’ajout de signalisation. La fréquentation du site qui était déjà très bonne a augmenté à la suite de ces progrès, aidée également par la pandémie.

Saint-Jean-Port-Joli estime toutefois que le site a encore davantage de potentiel et qu’un plan directeur est nécessaire pour bien orienter les actions futures et maximiser les retombées des investissements. La firme Pratte paysage de Saint-Roch-des-Aulnaies a donc été embauchée afin de répondre à ce mandat.

« Ce qui a été fait avec le comité, c’est bien, mais il y a des limites jusqu’où il peut aller. Construire un pont pour que les sentiers traversent la rivière, par exemple, rénover des bâtiments, ce n’est pas dans son expertise », image Martin Picard.

Profiter du tourisme

L’engouement pour le plein air ayant la cote depuis le début de la pandémie, plusieurs municipalités en ont profité pour améliorer les infrastructures dans leurs sentiers pédestres au cours des deux dernières années, les programmes d’aide financière gouvernementale le permettant étant aussi au rendez-vous. Saint-Jean-Port-Joli est consciente qu’elle s’inscrit dans la même lignée avec son souhait pour le Domaine de Gaspé, ce pour quoi elle cherchait plus que des recommandations pour la mise à niveau du site et de ses infrastructures avec le plan directeur, mais une orientation distinctive quatre saisons pour son développement futur, pour ne pas dire une carte de visite supplémentaire à son portefeuille touristique déjà bien garni.

« On voit ça pratiquement comme une petite Sépaq. On ne part pas de zéro, ça, c’est encourageant. Des avenues de développement sont suggérées dans le plan directeur et elles seront étudiées, mais il ne faut pas développer dans tous les sens non plus », ajoute Martin Picard.

Le directeur de la vie communautaire et adjoint au directeur général estime à quelques centaines de milliers de dollars les investissements à faire au Domaine de Gaspé, sur un horizon de cinq ans environ. Saint-Jean-Port-Joli a déjà réservé 100 000 $ pour des investissements futurs, en plus de demandes d’aides financières déjà placées auprès du gouvernement provincial et de partenaires privés qui ont été approchés.

« On est conscient que les investissements sont énormes, mais avec un plan bien structuré et des échéanciers mieux définis, ça sera maintenant plus facile de faire rêver les gens désireux de nous accompagner dans le projet. »