Jean-Pierre Dubé : Le pouvoir d’un maire

SAINT-JEAN-PORT-JOLI — Vingt années en politique municipale, dont 17 comme maire est sûrement un accomplissement remarquable, mais savoir quitter lorsque le goût politique et la volonté de faire avancer les choses est encore là est méritoire et témoigne de la valeur d’un homme intègre. Jean-Pierre Dubé abandonnera ses fonctions en novembre 2013. Toutefois rien n’y paraît et il rayonne lorsqu’il parle de sa municipalité et de son vécu.

Natif de Saint-Jean-Port-Joli et issu d’un milieu où la politique était présente dans la vie familiale, c’est en remplacement de son père qu’il entrera en politique municipale, comme conseiller en 1988. Son parcours très particulier l’amène d’entrée de jeu à dire qu’il est un homme du public. « Travailler avec et pour les gens est le fil conducteur de toutes mes décisions de carrière », mentionne-t-il. 

Décrocheur au collégial, il occupera plusieurs emplois allant de commis en quincaillerie, à gérant de station-service, en passant par un emploi chez Gailuron. À 25 ans, il réalise que ce qu’il veut faire est de poursuivre des études universitaires à L’Université du Québec à Rimouski en comptabilité. Malgré les embûches, il réussit à faire reconnaître ses acquis et à se faire admettre en marketing. Trois années suffiront à lui faire avoir son diplôme.
Après sa graduation, monsieur Dubé fait ses premières armes à l’UPA de La Pocatière, mais il n’y restera que pendant une année et demie avant de quitter en 1984 pour Cap St-Ignace, où il travaillera sept ans en comptabilité et fiscalité.

Le goût de la politique

Comme la politique le tenaille, en 1988 il succède donc à son père. Une double succession, puisqu’en 1990 il acquiert la ferme familiale lorsque son papa décide de prendre sa retraite. Monsieur Dubé est en plus père de quatre enfants.

Pendant onze années, il résistera et mènera de front ses trois grands défis. Puis en 2003, il décide de passer le flambeau et de se retirer de la politique. Les quatre années suivantes lui permettront de se consacrer à sa famille, mais le goût de l’action politique étant trop fort, il revient en 2003 et donnera encore 10 ans de loyaux services.

Lorsqu’on lui demande pourquoi avoir agi comme maire si longtemps, il répond avec vigueur que « lorsque tu veux faire avancer et changer les choses, tu t’assoies dans le siège du conducteur. J’ai toujours visé le plus haut échelon, peu importe où j’étais ».

Il dit que son rôle de maire a beaucoup changé au fil des ans, que la tâche s’est alourdie, et ce, à cause des décisions des gouvernements de transférer les dossiers au niveau municipal, sans toutefois toujours faire suivre les ressources. Il se dit aussi triste de voir ce qui se passe au plan provincial, où la confiance des gens est ébranlée. « On en vient à penser à tort que tous les politiciens sont malhonnêtes et il sera difficile de créer un goût de relève », dit-il.

Des défis

Les défis sont toutefois très clairs pour monsieur Dubé qui croit que les élus devront faire mieux connaître leur rôle auprès de la population afin de renverser la vapeur. Il reste optimiste que le dynamisme de la région et le besoin de maintenir, améliorer et voir à l’utilisation des infrastructures en place, mobiliseront les forces des nouveaux élus. Car, pour lui, les services aux citoyens sont et resteront le défi prioritaire d’un conseil municipal.

« Nous avons besoin de gens qui sont motivés par les besoins de la collectivité et non de leurs raisons personnelles, de gens fiers de leur région et capables d’accepter la critique et de contrôler leurs émotions, mais surtout et avant tout, des gens intègres en poste », conclut Jean-Pierre Dubé.