Place aux lecteurs: Le sommet de l’éducation

À mon avis, ce sommet dérape dans un galimatias d’objectifs et de considérations proposées pour plaire à tous, mais qui en réalité ne fera que des perdants, à savoir nos jeunes de la maternelle au doctorat.

Nos élèves (mot dont il ne faut pas oublier la signification originelle : qui s’élève grâce au savoir) sont affectés par les deux maux les plus dangereux pour l’avenir de notre société, à savoir l’illettrisme à ne pas confondre avec analphabétisme et l’incivilité. L’illettrisme réduit ou pire élimine le goût de lire donc d’apprendre, tandis que l’incivilité enseigne le mépris de l’autre donc par ricochet le mépris de soi-même.

Apprendre est une obligation et un privilège et non pas un droit. Hélas nos enseignants chargés de cette noble tâche du transfert du savoir et de la richesse de notre patrimoine sont coincés dans un feu croisé de politiques bien souvent contradictoires de gouvernement à gouvernement toujours sans moyens, syndicats dont on ne saisit pas les orientations, parents souvent illettrés qui ne participent plus à cette mission d’éducation, car aussi victimes de problèmes financiers. Pour aider les parents, imitons donc les Anglais qui ont ouvert des classes du soir pour s’occuper des parents afin qu’ils participent à l’instruction de leurs enfants. Quant au ministre de l’Éducation, il est soumis aux diktats du conseil du trésor et du ministère des Finances qui luttent depuis des décennies contre le déficit. 

L’enseignement universitaire peut et doit être gratuit si nous revenions à l’essentiel : enseigner à celles et ceux qui le méritent par leur travail et leur effort. Resserrer les critères de recrutement des étudiants universitaires selon leurs valeurs et leur volonté d’apprendre diminuerait considérablement les frais des universités. C’est une illusion de penser que tous et toutes ont les capacités de profiter de l’enseignement dispensé. Il est évident que d’autres parcours de formations professionnelles de bon niveau doivent être offerts à celles et ceux qui ne seraient pas admis dans nos universités. D’ailleurs, l’admission doit être faite après des entrevues avec les professeurs qui enseignent la matière choisie par le candidat. Cela existe en médecine et se pratique couramment dans les universités américaines comme Harvard.

Je milite pour un système basé sur la méritocratie et le travail.

Jacques Mayer
Saint-Pacôme