SAINT-PASCAL/RIVIÈRE-OUELLE – Mardi 12 février. Il sera bientôt 19 h. Quelques retardataires tentent de se trouver un siège dans une salle déjà comble du CLSC de Saint-Pascal, où une centaine de personnes sont assises. Dans quelques minutes, la direction générale du CSSS de Kamouraska expliquera sa position face au Centre Thérèse-Martin de Rivière-Ouelle. Des explications qui, au terme de la soirée, n’auront pas fait changer l’idée des opposants de cette fermeture.
La séance extraordinaire portait sur un seul point. Un sujet interprété de deux façons. Pour ceux à l’avant-scène, il s’agit d’une adaptation de l’offre de services aux personnes âgées et personnes en perte d’autonomie. Pour l’assistance, ce n’est rien d’autre que la fermeture du Centre Thérèse-Martin de Rivière-Ouelle.
Le CSSSK prend la parole
Lors de la première heure, le président du CSSSK Jean Desjardins, le directeur général Jeannot Michaud, ainsi que d’autres employés tant de terrain qu’administratifs exposent leurs orientations.
Alors que MM Desjardins et Michaud s’adressent à l’assistance, le diaporama explicatif s’enclenche : origines du changement; estimation du ratio de lits par rapport la croissance de la population; historique de la baisse de places en CHSLD depuis 1993 jusqu’à l’ajustement prévu pour 2013.
Au total, le CSSSK prévoit 99 places en CHSLD dans deux centres, soit D’Anjou à Saint-Pacôme et Villa Maria à Saint-Alexandre. Deux autres lits seront offerts pour les soins palliatifs (fin de vie), un lit d’hébergement temporaire pour des clients nécessitant des services plus importants et 10 places dites de récupération fonctionnelle ou de réadaptation.
De plus, le CSSSK annonce que 14 ententes avec des ressources privées sur tout le territoire serviront pour de l’hébergement de répit ou de convalescence de quelques jours.
Ventilation
Les intervenants ventilent les chiffres qui seront dégagés par la fermeture du centre de Rivière-Ouelle dans l’espoir d’être les plus transparents possible. Ainsi, sur un budget total de 2,7 M$, en excluant les revenus des usagers de 700 000 $ et des obligations d’optimisation et d’entretien du bâtiment, une somme de près de 1,5 M$ serait réinvestie dans la nouvelle offre de services aux personnes âgées et en perte d’autonomie.
Ce montant est prévu, entre autres, pour de l’investissement dans la prévention des maladies chroniques, pour le Centre de jour, pour du soutien à domicile, pour de l’achat de services, pour des services professionnels et pour bonifier les équipes de travail.
Un dépliant sur la description de l’offre de service au soutien à domicile sera distribué prochainement dans tous les foyers du Kamouraska. Un nouveau site Internet présentera, deux fois par année, les résultats des changements apportés. Les données publiées seront pour les années 2009 à aujourd’hui. Les statistiques de consommation des services seront aussi disponibles via ce site.
Au tour des personnes présentes
Une heure plus tard, au tour de l’assemblée de prendre la parole. Malgré les explications, les propos sont loin d’être élogieux pour les administrateurs.
Une telle présentation aurait dû être faite bien avant aujourd’hui blâment plusieurs citoyens. Pendant que le CSSSK affirme s’être basé sur une offre de 100 lits; syndicats, employés, usagers, conseillers municipaux et citoyens y voient une baisse de service pour les aînés. L’une des intervenantes de la salle stipule qu’il s’agit d’une perte de 35 % des lits publics offerts odieusement au privé.
D’autres parlent de commandes gouvernementales à remplir et de prime au rendement au détriment des usagers. Certains soulèvent des incohérences dans la ventilation des chiffres annoncés et certifient que la décision du C.A. a été improvisée selon eux.
Un autre plaide un « transfert sauvage » de certains résidants et de détresse psychologique à l’égard des usagers. Un autre lance au micro que la décision de fermeture de Thérèse-Martin a été prise à huit clos, ce que dément M. Desjardins. « Si les gens étaient présents au C.A. », rabroue le président faisant référence aux salles habituellement vides lors des séances régulières du conseil d’administration.
Au terme de la séance, maintes questions demeurent pour l’avenir de la vision qu’envisage le CSSSK. « Une vision qui a été explicitée ce soir, mais une vision qui n’est pas partagée », conclut un citoyen.