Deux étoiles brillaient à Phoenix les 21 et 22 mai derniers. Il y avait bien sûr le soleil, omniprésent comme toujours dans la capitale de l’Arizona, mais aussi le coureur de Saint-Pascal souffrant d’une déficience visuelle, Benjamin Ouellet, qui a ébloui une fois de plus en remportant deux médailles d’or au 800 et au 1500 m.
Benjamin Ouellet a réalisé ses exploits sous un soleil de plomb — il faisait autour de 35 °C lors des deux courses — avec un temps de 2 min 15 s 35/100 pour le 800 m et 4 min 40 s au 1500 m. Le jeune homme n’a pas battu ses records personnels, mais ces temps viennent confirmer un excellent début de saison chez celui qui évolue désormais au sein du Club d’athlétisme de l’Université Laval (CAUL).
« J’ai l’habitude de début de saison plus tranquille. Généralement, je m’améliore au fur et à mesure que la saison avance. Je dirais jusqu’à maintenant que c’est mon meilleur début de saison à vie », s’est exclamé l’athlète de 21 ans.
Au début du mois, au Demi-Marathon Oasisde Lévis, Benjamin fracassait son propre record canadien au 5 km avec un temps de 17 min 45 s, le classant cinquième sur les 635 coureurs participant à cette compétition. Après une année 2021 qu’il a qualifiée lui-même récemment comme étant « à oublier », entre autres en raison d’une blessure sévère survenue en décembre dernier, il s’agit donc d’un rebond plus qu’admirable, au Québec comme à l’international, pour le jeune coureur.
« Oui, j’ai gagné deux courses à Phoenix, mais j’aurais pu faire mieux au 1500 m. Il faisait chaud et je crois que mon corps a eu de la difficulté à s’ajuster. Quand j’ai couru le 800 m, déjà je me trouvais plus performant, comme si je savais davantage à quoi m’attendre », poursuit-il.
In extremis
Ces deux médailles de Benjamin Ouellet sont plus que bienvenues, lui qui a pratiquement su à la dernière minute qu’il pouvait participer au 2022 Desert Challenge Gamesen raison d’un problème informatique vécu par l’organisation. Devant ce court délai pour se préparer, la recherche d’un guide pour l’accompagner durant la course a été infructueuse au Québec. Un contact en Arizona développé par le passé a permis à Benjamin de dénicher Jessie Lundgren, 19 ans, résidant pratiquement à 1 h de la frontière avec le Colorado.
« J’ai été chanceux d’être jumelé à un guide qui est sûrement un des meilleurs coureurs de son club. La chimie a opéré rapidement entre nous, malgré le fait que je ne suis pas parfaitement bilingue. Il a été très généreux de m’accompagner au pied levé comme il l’a fait et de faire cette route tous les jours pour être présent aux compétitions », souligne-t-il.
Le recrutement in extremis de son guide-accompagnateur rappelle d’ailleurs à Benjamin toute l’importance de prendre part aux compétitions internationales afin de développer des liens avec les autres athlètes, ce qui lui a permis d’être mis en relation rapidement avec Jessie. La visibilité internationale et l’opportunité de courir contre des athlètes élites de partout dans le monde sont aussi du nombre de ses motivations à prendre part à ce type de compétition.
Mentionnons que la demande de classification de Benjamin Ouellet a récemment été acceptée par le Comité médical olympique. Ainsi, tous ses temps réalisés lors de compétitions internationales seront maintenant pris en considération afin de déterminer son classement mondial.
