SAINT-PASCAL — Le 27 avril dernier, plusieurs milliers de personnes se donnaient rendez-vous à Montréal pour dénoncer la réforme de l’assurance-emploi du gouvernement du Canada. Parmi cette foule se trouvait une délégation bas-laurentienne de 350 personnes. Pour le coordonnateur d’Action-Chômage Kamouraska, M. Alain Lagacé, l’inquiétude pour certains de « tomber au chômage » gagne de plus en plus de terrain.
D’abord, difficile pour le chômeur d’assimiler les changements du programme fédéral entré en vigueur au début du mois de janvier au Canada. C’est pourquoi 17 assemblées publiques ont été organisées par l’organisme au cours de la dernière année afin d’expliquer les nouvelles règles du jeu.
Certaines soirées ont même connu des assistances allant jusqu’à 400 personnes. « Des employés, mais aussi des employeurs, des maires et des préfets ont participé à nos séances. La réforme touche maintenant tout le monde », raconte Alain Lagacé qui avoue être sorti de certaines assemblées chamboulé par le désarroi des chômeurs. « Lorsque les gens voient leur point de Services Canada disparaître ou encore la fin de non-recevoir de la ministre Diane Finley [ministre des Ressources humaines et du Développement des compétences du Canada], ils se sentent abandonnés », décrit-il. « Avec un vol de 60 milliards de dollars dans les dernières années et aucun investissement dans la caisse de l’assurance-emploi depuis 1992, il y a de quoi crier contre la réforme », ajoute le coordonnateur.
Photo: Nancy Ross
L’inquiétude de la population se ressent de plus en plus selon M. Lagacé. Trou noir sans aucune prestation, abolition des 14 meilleures semaines, réforme du conseil arbitral et bureaucratie accentuée entourant un appel de la décision des fonctionnaires sont tous des points soulevés qui accentuent l’inquiétude, rappelle M. Lagacé.
Si du positif devait ressortir de la crise actuelle, Alain Lagacé noterait une augmentation du nombre de membres d’Action-Chômage Kamouraska et la réélection de tous les membres du conseil d’administration. « Il faut dire qu’avec l’augmentation des adhérents, c’est aussi plus de dossiers à défendre à nos bureaux », nuance M. Lagacé.
Photo: Nancy Ross
Été 2013
Le retour à l’emploi des travailleurs saisonniers ne devrait pas freiner la mobilisation. « Nous avons encore des gains à faire et nous avons des munitions si l’on regarde le taux de chômage du Bas-Saint-Laurent qui se chiffre à 10 % et les surplus de 1,3 milliard pour 2012-2013 et de 3,6 milliards envisagés pour 2013-2014 dans cette caisse qui devrait appartenir aux travailleurs », de conclure M. Lagacé.
À compter du 17 mai, les effectifs d’Action-Chômage Kamouraska seront réduits. L’organisme sera ouvert exclusivement les mardis pendant la période estivale.