La série Nos étés, des auteurs Anne Boyer et Michel D’Astous, sera disponible dès 2023 sur la plateforme Amazon Prime. Tournée en bonne partie à Saint-Denis-De La Bouteillerie, la série a été diffusée à TVA entre 2005 et 2008.
L’achat des droits de diffusion de la populaire série historique par la plateforme de diffusion en ligne s’est conclu le 20 octobre dernier, lors de l’édition 2022 du MIPCOM tenu à Cannes, en France, événement reconnu comme étant le plus grand marché international des contenus télé au monde. Selon Hugo D’Astous de Duo Productions, maison qui a coproduit la série dans les années 2000, les droits de diffusion ont été vendus pour un an seulement, et uniquement pour la version canadienne d’Amazon Prime.
« C’est une visibilité incroyable pour le contenu québécois. Il est évident qu’on souhaite conserver notre relation privilégiée avec nos diffuseurs locaux, mais on ne peut pas nier qu’Amazon Prime est une belle occasion pour faire rayonner le talent québécois plus globalement », a-t-il ajouté.
Cet achat des droits de diffusion de Nos étés par Amazon Prime survient en même temps que celui de la série Marguerite Volant, mais après l’acquisition par Netflix d’autres séries québécoises comme Les filles de Caleb, Pour Sarah et Trauma. Véritable succès populaire et critique, la série Nos étés a rassemblé pas moins d’un million de téléspectateurs chaque semaine, en plus de récolter un total de 29 citations aux prix Gémeaux dans diverses catégories pour l’ensemble de ses quatre saisons. La comédienne Marie-Chantal Perron avait même été coiffée du trophée Artis de la meilleure actrice de soutien dramatique lors du gala de 2005, pour l’interprétation de son personnage d’Élise Belzile.
« Nos étés est la démonstration que lorsqu’on investit adéquatement dans nos projets audiovisuels, ils perdurent longtemps. La série a été tournée il y a près de 20 ans, et encore aujourd’hui on réussit à vendre des droits de diffusion. Une histoire bien racontée, des personnages fort bien campés, et une production de qualité font toute la différence », poursuit Hugo D’Astous.
Souvenirs
Avec le téléroman Cormoran, tourné dans les années 1990 principalement à Kamouraska, Nos étés demeure encore aujourd’hui bien vivant dans l’imaginaire collectif kamouraskois. La pointe de Saint-Denis-De La Bouteillerie, qui a servi de décor à la série, accueille depuis un projet domiciliaire appelé Domaine de nos étés. Au plus fort de la diffusion de la série, les touristes débarquaient nombreux dans les bureaux d’information touristique de la région pour visiter la maison d’été de la famille Desrochers, qui n’était en fait qu’une devanture tenant sur des échafaudages que la production démantelait à la fin de chaque période de tournage. « L’accueil qu’on avait reçu de la communauté, à l’époque, était extraordinaire », se souvient Hugo D’Astous, fils du coauteur de la série, qui tout jeune fréquentait déjà le plateau de tournage au Kamouraska.
Anthony Hallé, aujourd’hui conseiller municipal et paramédic à Saint-Jean-Port-Joli, se souvient avoir participé à l’une des rares journées de tournage où la production a fait appel à des figurants locaux. « Les figurants étaient attendus à l’école J.-C.-Chapais à quatre heures du matin pour l’habillage et le maquillage. On est arrivé sur le lieu de tournage vers sept ou huit heures, et on est resté là quelque chose comme 14 heures d’affilée. C’était quand même interminable, mais à la fois très agréable de voir l’envers du décor », raconte-t-il.
Campée de 1900 à 2005, Nos étés racontait l’histoire de la descendance des femmes Desrochers, toutes dotées d’un talent artistique différent, sur six générations. La série présentait le destin de chacune, à la fois tragique et lumineux. Isabelle Blais, Maude Laurendeau, Julie Le Breton, Fanny Mallette, Sophie Prégent et Louise Portal ont toutes incarné ces femmes à un moment ou l’autre du récit. La version de la série attendue l’an prochain sur Amazon Prime sera retravaillée du côté de l’image, et bonifiée de sous-titres en anglais pour le marché anglophone.