RIVIÈRE-OUELLE – L’annonce d’Élizabeth Hudon de ne pas se représenter à la mairie de Rivière-Ouelle lance la réflexion sur la rémunération des élus. Elle est non seulement insuffisante compte tenu de la charge de travail que le poste requière, mais elle met en cause le développement de certaines municipalités, dit-elle.
Madame Hudon a annoncé qu’elle ne se représenterait pas au poste de maire. Bien qu’elle ait encore le goût et l’énergie de s’impliquer, le salaire qu’elle reçoit est insuffisant pour lui permettre de couper des heures dans son travail d’agent d’Immeuble au profit de celui de mairesse.
La tâche de maire s’est accrue au cours des dernières années. Même pour une petite municipalité comme Rivière-Ouelle, on ne s’en tire pas à moins de 25 heures semaine. La rémunération : 6 000 $ par année, incluant l’allocation de dépenses.
Pour un conseiller, c’est moins de 2 000 $.
Écart salarial
Élizabeth Hudon déplore l’écart salarial entre les élus des petites municipalités et ceux des grandes villes. « On a les mêmes obligations », dit-elle. Un professeur ne gagnera pas moins cher du fait qu’il enseigne à Rivière-Ouelle plutôt qu’à Rivière-du-Loup.
Convaincue qu’une réflexion à l’échelle du Québec est nécessaire, la mairesse soulève différentes questions. Devrait-il y avoir des regroupements ? L’État devrait-il augmenter la rémunération de base ?
Pas intéressés
La faible rémunération des élus municipaux fait en sorte que les jeunes professionnels ne sont pas intéressés à briguer les postes de maires et de conseillers, croit la politicienne de 36 ans. Pas étonnant, ajoute madame Hudon, que la plupart soient occupés par des retraités. « Ce n’est pas représentatif de l’ensemble de la population », dit-elle.
Bien beau être habité par le désir de servir et rechercher le bien collectif, poursuit madame Hudon, être maire ce n’est plus un poste honorifique.
Cela va de soit qu’une municipalité qui veut hausser les émoluments de ses élus convenablement devra ajuster son compte de taxes en conséquence. En contrepartie, soutient la mairesse, il peut y avoir des répercussions positives pour le développement du milieu à élire un conseil dynamique et diversifié.
Sujet tabou
Avant de devoir renoncer à se porter candidate, Élizabeth Hudon a proposé, pour Rivière-Ouelle, de majorer la rémunération du maire à 35 000 $ et celle des échevins à 6 000 $. Cette proposition qui aurait été présentée aux citoyens n’a même pas obtenu l’aval des conseillers, lance-t-elle. Madame Hudon admet qu’il est gênant de voter sa propre hausse salariale. Toutefois, elle croit que si la situation était expliquée aux gens, ils comprendraient. Une petite ville comme Métabetchouan Lac-à-la-Croix paye son maire 44 000 $, observe madame Hudon.
Enfin, Élizabeth Hudon souhaite que son intervention ouvre le débat en vue de changer les choses. Autrement, dit-elle, ça deviendra de plus en plus difficile de trouver des candidats.
