On a éradiqué le virus de la peste. Mais le plus insidieux et le plus redoutable des virus humains est loin d’être exterminé. Il constitue souvent une tare mortelle que l’humain lui- même s’est donné. Laquelle s’est développée sur des éléments intemporels émotionnels, obscurs, équivoques, énigmatiques et incohérents, inadaptés à l’évolution, aux mixités, à la promiscuité et à la diversité des sociétés d’aujourd’hui. Attrapée de diverses façons depuis son apparition, cette substance est, par des voies obscures qui se transmettent de génération en génération, fortement ancrée en nous.
Elle s’y est installée sous différentes formes, différents aspects et par divers chemins. C’est depuis longtemps que cette nourriture intemporelle, souvent empoisonnée, contribue à plusieurs de nos excès d’avilissement: guerres, racisme, homophobie, débridement sexuel et bêtises tous azimuts…
Curieusement et paradoxalement, il semble que nous soyons plutôt enclins à nourrir cette « bête » qui, soi-disant, nourrit notre âme. Pour d’aucuns, il semble qu’elle constitue un refuge leur procurant des bienfaits. Tant mieux pour eux! Mais cela ne doit pas les aveugler des tares qu’elle cache. Cela dit, aucun chemin n’a encore réussi à enrayer cette « théorie » qui ronge l’homme depuis qu’elle existe. Pour cette raison, aucun accommodement ne sera suffisamment raisonnable pour satisfaire la multitude.
Il est donc convenu de tenter d’enrayer cette « résistante » par des moyens les plus appropriés possible. Faute d’ablation possible du mal qu’elle recèle, il est convenu de ne plus donner prise à ce froment vicié en lui enlevant ce qui capte l’attention et qui attise et aiguise les esprits. Faire en sorte que ceux et celles qui aiment se nourrir de cette pitance le fassent aux endroits convenus et, chez eux, entre eux, car c’est en eux que ce virus réside. À quoi sert-il, et en quoi est-il nécessaire de montrer à tous que nous sommes possédés par un intrus ou l’autre ? — Si nous enlevons toute image importante d’irritants correspondant à cette pitance de l’âme et si nous arrêtons tout palabre et ostentation publics, attraperions-nous le cancer le lendemain matin ? Serions-nous atteints d’Alzheimer, de démence ou de paralysie cérébrale aussitôt ? Serions-nous à jamais marqués par des forces maléfiques pires que ce « bacille » qui tue ? Non! Complaisamment nourri à cette pâture sournoise depuis des siècles, il est certain qu’imposer une telle amputation créera des remous et des vomissements aux purs esprits. Qu’à cela ne tienne! Ou nous éludons le rationnel et gardons ce virus dans nos environnements et elle continue ses ravages, ou nous enlevons cette insidieuse nourriture d’amour et de haine de nos décors, ce qui fondamentalement n’enlèvera rien à personne, car, c’est en nous que doit résider les valeurs égalitaires prônées par toute religion.
Enfin! Il sera bientôt temps de choisir. Moi, je choisis le rationnel.
Marcellin C. Després
Saint-Cyrille-de-L’Islet

