RIVIÈRE-DU-LOUP – En juillet dernier, Chantal Lévesque, native de Saint-Pascal, aujourd’hui résidante de Rivière-du-Loup, décrochait la 3e place dans la catégorie des 40 ans et plus au concours musical Trois-Pistoles en chansons. Lors de cette même soirée, le public la consacrait « Coup de cœur ». Un prix qui l’a émue, car, comme le dit la chanteuse, « c’est le public qui choisit ou non s’il va voir ton spectacle ». L’artiste a donc décidé de faire une place plus importante au chant dans sa vie et enfin voir son talent comme une profession, et non plus comme un loisir.
Chantal Lévesque a une formation en chant classique. Elle a travaillé auprès de Nicole Biron pour parfaire sa technique. En excluant les concours comme ceux de Dégelis et de Trois-Pistoles ou encore les auditions comme celle de La Voix à TVA, le dernier vrai spectacle de Chantal remonte à 2002 où elle s’était produite à Saint-Pascal.
Comme bien d’autres artistes, la famille, la carrière et les autres obligations de la vie ont fait qu’elle a mis en sourdine sa voix. À quelques occasions, elle a chanté pour des événements-bénéfices ou encore au sein d’une chorale. L’heure est venue, dit-elle, de faire mousser ses projets. « J’ai attendu longtemps le téléphone. Maintenant, il faut foncer ».
La recherche de musiciens et d’accompagnateurs est un défi. « Une chanson ne se fait pas en cinq minutes, c’est du travail », raconte celle qui voudrait monter son spectacle solo en compagnie de musiciens avec qui elle aura eu le temps de développer une complicité de travail. La chanteuse aimerait aussi se produire lors de mariage. « Les fois où j’ai chanté pour des mariés; j’avais des frissons. C’est tellement un beau moment », raconte-t-elle.
Chantal Lévesque lors d’une prestation au concours de Trois-Pistoles en chansons (Photo : canalartistes.com)
Se connaître
Certes, Mme Lévesque a une formation classique, mais le chant populaire l’attire davantage. « C’est beau un chant italien, mais si le public ne comprend pas ce que tu chantes pendant trois quarts d’heure; il ne percevra que la technique. » Il y a bien aussi des pièces populaires qu’elle aime entendre, mais qu’elle n’interprète pas. « Il faut connaître son répertoire. Respecter son style; pas seulement celui qu’on aime, mais celui qui nous colle à la voix », ajoute-t-elle.
L’artiste comprend que plusieurs concours s’adressent aux jeunes talents, car, comme elle le mentionne, « ils ont la qualité d’être plus malléables. Pour les chanteurs de plus de 40 ans, l’avantage premier est d’avoir une voix mature et d’en connaître la puissance », considère-t-elle.
À 47 ans, Chantal Lévesque se dit fin prête. Elle a connu les hauts et les bas; les ovations du public, mais aussi les trous de mémoire. « Cela a toujours été ma hantise : un Black-out ».
Lors d’une prestation devant 3 000 personnes, les paroles de l’hymne national ne lui revenaient pas en mémoire. « Je me suis excusée. J’ai recommencé et j’ai bloqué au même endroit. Les gens tentaient de m’encourager. Ils voyaient bien que ce n’était pas ma voix le problème. Ils chantaient avec moi, mais je n’entendais pas. J’étais anéantie », se rappelle-t-elle.
Aujourd’hui, c’est avec le sourire qu’elle raconte cet épisode. « Cela arrive et il ne faut surtout pas arrêter pour si peu. » Ce jour-là, elle a compris que le public était avec elle. L’avait-elle oublié? Peut-être, mais Trois-Pistoles le lui a rappelé.