Trois-Pistoles – L’Association hockey mineur des Basques se retrouve au centre d’une poursuite de 370 000 $ déposée par la mère d’un hockeyeur de Gatineau, Alexis Turcotte. Alors d’âge pee-wee, ce dernier a été victime de deux coups violents reçus lors d’un match disputé à Amqui le 27 novembre 2010 par un joueur du club les Aventuriers des Basques de Trois-Pistoles.
La requête a été déposée le 25 novembre dernier, presque trois ans jour pour jour après les événements. Pour la première fois au pays, des organisations de hockey, en l’occurrence l’Association hockey mineur des Basques, Hockey Bas-Saint-Laurent, la Fédération québécoise de hockey sur glace (Hockey Québec), et l’Association canadienne de hockey (Hockey Canada), sont poursuivies.
La somme de 370 000 $ en dommages et intérêts, incluant un montant de 50 000 $ en dommages exemplaires à la mère du jeune hockeyeur des Basques, de même qu’aux organisations responsables du hockey mineur et ce, en réparation du préjudice subi par Alexis Turcotte et sa mère Annie Turcotte, est ainsi réclamée.
LES FAITS
Selon les faits rapportés dans la requête, l’équipe des Aventuriers des Basques de Trois-Pistoles a affronté l’équipe des Ambassadeurs de la Vallée de la Matapédia. Les deux équipes étaient de niveau Pee Wee CC, un niveau qui interdit les mises en échec. Alexis Turcotte avait 11 ans à l’époque.
Alors que le jeu était arrêté, le joueur des Basques a asséné à Alexis Turcotte un premier coup de bâton par derrière (double échec) au niveau du dos, entraînant la chute de ce dernier. Une fois Alexis relevé, M.M. lui a asséné un second coup de bâton (double échec), mais cette fois-ci dans la grille, au niveau du visage. Le jeune hockeyeur se serait écroulé sur la glace et y serait demeuré étendu durant plusieurs minutes avant d’être évacué par civière. Le jeune hockeyeur a été transporté à l’Hôpital d’Amqui par ambulance.
BLESSURES
Alexis Turcotte ne conserve aucun souvenir de l’évènement. Selon la requête, l’adolescent a souffert d’importantes douleurs. La requête fait état d’un traumatisme crânien cérébral avec amnésie des événements, cervicalgie et de douleurs au coccyx. Il conserverait aujourd’hui encore d’importantes séquelles permanentes affectant grandement sa qualité de vie. Le jeune homme qui rêvait de jouer au niveau professionnel a vu son rêve s’écrouler ce soir-là.
TOLÉRANCE ENVERS LA VIOLENCE
Le joueur des Basques a reçu une pénalité de deux minutes. Un rapport a été transmis à Hockey Canada, et selon la firme d’avocat Ménard Martin avocats, « aucune action n’a été prise contre qui que ce soit. »
La requête survient donc trois ans après les faits, un délai qui soulève certaines questions. « La mère d’Alexis croyait qu’il allait récupérer, mais des symptômes ont perduré et c’est devenu évident qu’il ne récupérerait pas. Nous avons rencontré des experts. Il nous a fallu préparer un dossier, un dossier béton », a répondu Me Jean-Pierre Ménard.
L’adolescent aujourd’hui âgé de 14 ans soutient avoir conservé plusieurs séquelles de l’incident. En plus d’avoir perdu une année scolaire, il ne joue plus au hockey.
De l’avis de Me Ménard, il est primordial qu’on se préoccupe davantage de la sécurité et de la santé de nos jeunes hockeyeurs et ce, dès leurs premiers coups de patin dans les ligues de hockey. Pour ce dernier, l’inaction, l’absence de sanction apparaît clairement comme un endossement des gestes violents posés lors de cette partie-là.
Le procureur affirme que si les organismes responsables de réglementer la pratique du hockey se révèlent incapables de faire appliquer leurs règlements, les tribunaux n’hésiteront pas à les forcer à le faire.
ORGANISMES
Info Dimanche a contacté la présidente de l’Association hockey mineur des Basques, Micheline Côté, qui s’est refusée à tout commentaire. Cette dernière s’en remet à Hockey Québec. De son côté, Patrick Marineau, coordonnateur aux communications de la Fédération québécoise de hockey sur glace (Hockey Québec) n’a pas voulu commenter le dossier.
« C’est un dossier en cours. On a pris connaissance de ça aujourd’hui. Considérant que c’est devant les tribunaux, que ça englobe Hockey Québec et Hockey Canada, nous préférons nous abstenir de commenter. Ce n’est pas dans nos habitudes de ne pas répondre aux questions des journalistes, c’est une question légale », a-t-il précisé.
Par Francois Drouin, Journaliste Infodimanche.com