Place aux lecteurs: À L. Hallé de Berthier-sur-Mer concernant la chasse

En réponse à vos propos publiés dans Le Placoteux du 23 octobre 2013, voici ci-après mes explications quant aux raisons qui me motivent à pratiquer la chasse.  

Avant d’avoir la possibilité de chasser seul, j’ai suivi mon père et mes oncles en forêt. Ce sont eux qui m’ont transmis leurs connaissances et la manière d’être le témoin privilégié du comportement des animaux.

Pour la majorité des adeptes, la chasse ne consiste pas uniquement à attendre le gibier convoité, il s’agit aussi d’une opportunité de s’arrêter en nature pour profiter du silence et de partager le fruit de cette activité avec parents et amis.

Chaque automne est devenu pour moi un moment de grande fébrilité. Avec les années, j’en suis aussi venu à pratiquer le piégeage et à mettre en marché mes fourrures. J’exerce aujourd’hui une profession qui est axée sur la gestion de l’exploitation de ces espèces. Je sais ces populations renouvelables et capables de supporter un certain prélèvement.

Je partage votre avis, tous les êtres vivants ont leur place sur terre. Il existe aussi d’autres principes importants, comme le respect et la tolérance. Si le « spectacle » auquel vous avez assisté ne vous a pas plu, faites comme moi et n’allez pas voir les spectacles que vous n’aimez pas.

Il demeure que le transport d’un orignal est une tâche qui ne peut pas se faire avec beaucoup de discrétion et l’enregistrement d’un grand gibier est une obligation légale. Je vous invite à revoir votre réflexion sur la chasse et à en évaluer la cohérence.

Peut-être êtes-vous de ceux qui vont à la pêche en oubliant qu’il s’agit d’une forme de chasse? Et la viande que vous placez dans votre panier d’épicerie? Vous devez certainement en connaître la réelle origine.

Je veillerai à ce que mes enfants puissent chasser sans crainte d’être jugés. J’ai un fils de 4 ans qui m’accompagne pour piéger. Il sait déjà qu’en étant consciencieux, nous pourrons retourner au même endroit d’année en année pour ne prélever que les intérêts de ce capital naturel.
 
Jean-François Dumont
Cap-Saint-Ignace