KAMOURASKA – On a beaucoup parlé d’un article d’André Fauteux dans La maison du 21e siècle, relayé par plusieurs médias, qui révélait que l’eau potable de 66 municipalités au Québec présente un taux nettement au-dessus de la norme pour les THM. Kamouraska figure en tête de cette liste, établie en 2012 par le ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP).
THM : chloroforme et autres trialométhanes créés lorsque des matières organiques présentes dans l’eau d’un puits se combinent au chlore utilisé pour désinfecter l’eau avant de l’introduire dans le réseau de distribution. Ils sont toxiques et plusieurs études soupçonnent des risques élevés de retard de développement chez les fœtus et de cancer de la vessie chez l’adulte.
Le maire de Kamouraska, M. Richard Préfontaine, suivait de près ce dossier, bien avant d’être élu à la mairie. Il a vu les efforts de l’équipe municipale depuis six ans et espérait bien la fin de la saga dans un délai rapide.
« Deux nouveaux puits seront reliés à une nouvelle usine de chloration et de filtration plus efficace, indique le maire. On utilisera les mêmes canalisations pour la distribution aux résidences, mais ça reste un projet qui coûte cher. Je me croisais vraiment les doigts pour que ça débloque. » L’ancien puits pourrait continuer à combler les besoins en eau non potable, comme pour les bornes-fontaines.
Surprise, une confirmation du ministère
Le 5 décembre, le matin même où Le Placoteux contactait le maire Préfontaine, celui-ci recevait un accusé de réception du MDDEFP. C’est ce ministère qui doit évaluer le projet et transmettre au MAMROT (ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire), une recommandation, pour en assurer le financement. « C’est la première fois que nous avons une confirmation que l’étude du dossier est en cours. C’est vraiment une bonne nouvelle », jubilait M. Préfontaine.
Selon le maire, le ministère se dit très avancé et proposera des solutions sous peu. « Si nous recevons un soutien financier du ministère, nous pourrons obtenir un règlement d’emprunt pour la portion qu’il nous reviendra de payer. Je crois qu’en négociant une régie municipale des travaux, il sera possible de réaliser de bonnes économies », a conclu Richard Préfontaine.
Quoi boire?
En attendant de réduire à la source les matières organiques et le chlore qui créent les THM, Santé Canada recommande aux citoyens de filtrer l’eau potable à l’aide d’un filtre au charbon activé ou de la laisser reposer 24 heures au réfrigérateur, dans un pichet sans couvercle, avant de la boire. L’eau en bouteille reste une option.
Pour tout savoir sur les THM, on peut lire l’article d’André Fauteux au https://maisonsaine.ca/eau-et-environnement/qualite-de-leau/leau-potable-toujours-etre-filtree-selon-experts-americains.html