Sophie Pelletier aura été la personnalité régionale la plus médiatisée au cours des dernières semaines. Sa participation remarquée à Star Académie 2012 a mobilisé une région et gonflé de fierté un public, qui chaque dimanche, admirait ses performances aux côtés des plus grands noms de la chanson. Loin du regard des caméras, Sophie s’est accordé un bref moment de répit avec sa famille avant de reprendre la route pour la tournée qui la conduira dans différentes régions du Québec. Jeudi dernier, en entrevue, elle nous racontait les grands moments vécus à l’Académie.
Mis à part le soir du spectacle du Variété du 26 février au Studio Mel’s, je n’avais pas revu Sophie depuis le court spectacle qu’elle avait offert au bar de la Coureuse de Saint-Jean-Port-Joli, le 22 décembre, pour le tournage de sa capsule de présentation. Il y avait eu quelques conversations téléphoniques avant son entrée à l’Académie, mais c’est tout. La fille que j’ai rencontrée jeudi n’a pas changé : aussi gentille, simple, authentique. Pourtant, cette aventure aura laissé des traces. L’artiste en sort grandie. (Professionnellement, bien sûr, rien à voir avec le port de talons hauts…)
Sophie Pelletier raconte avoir acquis plus d’assurance au fil des semaines. « J’avais tendance à douter de ce que je faisais. Plus ça avançait dans cette aventure, moins je doutais parce que plus je me faisais dire que ce que je faisais c’était bon », dit-elle. D’ailleurs, Sophie ajoute que les fois où elle a été moins bonne sur scène, c’était lorsqu’elle a douté. « Si tu arrives confiant, ça va toujours donner un résultat plus grand », dit-elle.
Sophie Pelletier lors d’une entrevue qu’elle nous accordait jeudi dernier dans la verrière
du restaurant Cap Martin à La Pocatière
Photo: Maurice Gagnon
Autodidacte
À part ses cours de musique au secondaire et quelques cours de guitare, Sophie Pelletier n’a jamais étudié dans une école de musique avant de rentrer à l’Académie. Son parcours n’en est pas moins parsemé de prix, s’étant notamment illustrée à Cégep en spectacle. Issue d’une famille de musiciens du côté de son père, des cousines lui « apprenaient à jouer de la guitare [lorsqu’elle] était plus jeune. »
Le trac? Elle le ressent surtout avant d’entrer en scène. Elle a la bouche sèche et ressent une sorte de pression au niveau du cœur qu’elle ne peut expliquer. Cela disparaît lorsqu’elle est sur la scène. Le moment le plus stressant? Le soir de la finale, avant de livrer sa prestation. Aussi : au moment de chanter avec Johnny Halliday.
Les risques de l’évaluation
Sophie Pelletier ne pensait pas au départ se rendre jusqu’à la grande finale. D’ailleurs, lors du premier gala, elle était convaincue de faire partie des académiciennes au ballotage. Une fois retenue, elle s’est dit qu’elle ferait de son mieux sur scène, là où elle est le plus à l’aise.
Néanmoins, chaque évaluation comportait un risque. Pour le choix de ses chansons, Sophie dit qu’elle y allait avec son feeling. Elle a toujours fait le bon choix. L’académicienne avoue avoir gardé la chanson « Tue-moi » en vue d’une éventuelle mise en danger. Comme elle n’a jamais été mise en danger, ce n’est qu’à la finale des filles qu’elle a pu la faire. Cette interprétation demeure l’un des moments dont elle est le plus fière.
Le variété où elle a participé à l’hommage à Whitney Houston, sa prestation avec Halliday et celle avec le groupe Les Trois-Accords sont aussi des moments chéris par l’académicienne. Petite anecdote : à l’origine elle devait donner un son plus rock à la chanson « Le bureau du médecin » de ce groupe québécois. C’est à la demande du chanteur de la formation qu’elle a accepté de la faire comme on a pu l’entendre à l’émission.
Photo: Maurice Gagnon
Un frisson
C’est en éprouvant un frisson sur la galerie de la maison des académiciens, au moment où elle s’imaginait en train de la chanter, que Sophie a eu la certitude d’avoir fait le bon choix pour la grande finale avec la chanson « Jusqu’au bout » d’Éric Lapointe. Le résultat a été fabuleux. Plusieurs ont même affirmé que sa prestation avait été supérieure à celle du grand gagnant, Jean-Marc Couture.
Pour ce qui est de « La louve » de Linda Lemay, Sophie Pelletier dit que c’est un cadeau qu’elle s’est fait en l’interprétant lors de sa dernière évaluation. Star Académie lui a permis de faire des chansons qu’elle ne pouvait généralement pas faire dans les bars ou en spectacle.
Vie de groupe
Sophie reconnaît avoir trouvé difficile la vie en groupe, constamment épiée par les caméras de l’Académie. Même si elle s’entendait super bien avec tous les académiciens, Sophie Pelletier dit avoir un petit côté « sauvage » qui fait en sorte qu’elle a besoin de ses moments de solitude, de silence.
Sophie parle aussi de son amitié avec Andréanne A. Mallette, celle dont la grand-mère, heureux hasard, est née et s’est mariée à Rivière-Ouelle, sa paroisse natale. « C’est une fille raisonnée, elle s’interroge beaucoup, elle est posée, drôle », dit Sophie Pelletier.
Photo: Maurice Gagnon
La frénésie
Quant à la frénésie que déclenchent les académiciens auprès du public, Sophie Pelletier ne s’enfle pas la tête avec ça. « Je sais que c’est temporaire », dit-elle. « Quand on arrive les quatorze ensemble, c’est fou. Il y a des petites filles qui pleurent. » Sophie se sent comme le Père Noël devant cette filée d’enfants qui, un coup rendus, se mettent à pleurer.
Ce que la chanteuse a trouvé le plus étrange, c’est d’être reconnue partout où elle allait à Montréal. Une fillette est venue la trouver dans un restaurant pour lui dire à quel point elle avait aimé Star Académie. « Je suis simple, je veux rester simple », ajoute Sophie Pelletier.
Un premier album
Une fois l’aventure Star Académie terminée, elle veut poursuivre sa carrière, endisquer son premier album et, éventuellement, se produire sur les scènes françaises. Sophie veut profiter de la tournée pour écrire de nouvelles chansons. C’est à l’automne qu’elle se consacrera plus activement à préparer son album. L’auteure-compositrice-interprète souhaite que celui-ci compte le plus de ses compositions possibles.
Sophie Pelletier avoue aussi avoir été très touchée par le soutien des gens du milieu qui se sont engagés « cent mille à l’heure » pour l’appuyer. « J’ai vécu de beaux moments, c’est la plus belle expérience de ma vie. D’avoir eu la chance de partager ces moments avec les gens l’a rendue heureuse. « Je remercie tout le monde pour ça », dit-elle.
