UN JEUNE HOMME ENGAGÉ
Plusieurs messages attirent nos jeunes à des carrières de choix et les Forces Armées Canadiennes ont su être très persuasifs pour plusieurs garçons de notre milieu en leur promettant une vie de défis et de découvertes. Un de ces nombreux appelés est né il y a trente ans à St-Roch-des-Aulnaies. Peu intéressé par la routine, il sut très jeune que sa vie professionnelle devrait inclure une bonne dose de suspens, de dangers mais aussi d’expériences enrichissantes. Sa mère, Adrienne Paradis me disait que « il était très actif, constamment en train d’expérimenter, de chercher comment fonctionnait les choses et enfin apprendre en faisant ». Simon voulait trouver la solution aux énigmes, savoir comment fonctionnait les outils autour de lui, même au risque de se tromper et risquer les blessures… Il était donc très normal qu’on retrouve Simon œuvrant dans des métiers où créativité et curiosité étaient présentes. Il fut ainsi imprimeur, mécano de bicyclette ainsi que réparateur et créateur de jouets de bois et d’enseignes. Son goût du défi et des voyages l’amenèrent très jeune en Alberta avec sa mère où il fut pour une première fois à l’adolescence confronté à d’autres cultures.
Pour Simon, comme pour plusieurs autres jeunes du Kamouraska, l’école ne fut pas son lieu privilégié d’apprentissage, il se contenta de réussir sans plus. Plus tard, il décidera de terminer son cours secondaire à l’éducation des adultes. Il avait trouvé sa voie et savait maintenant pourquoi un diplôme était important. Un jour, au détour d’un kiosque de l’armée canadienne, il fut envoûté, il apercevait enfin le destin, le défi ultime qu’il avait tant cherché.
UN JEUNE HOMME DÉTERMINÉ
Premier arrêt de sa nouvelle vie, St-Jean-sur-Richelieu où il entreprit une formation de base. Il se rend alors compléter une formation d’ingénieur de combat à Gagetown au Nouveau-Brunswick. Il se joint ensuite au 5e régiment de génie de combat. Son premier tour de mission ne se fera pas trop attendre et il se retrouva en 2008 loin de St-Roch et du Québec, il atterrit en Afghanistan pour sept long mois de labeur et de danger constant. Il y découvrit non seulement une culture différente mais bien plus un peuple qu’il se mit en mal de défendre et protéger. Il eut à traverser plusieurs épreuves, il ma vu des blessés, des morts, des amis tomber au combat et comme il le dit « cela pour de vrai et non comme dans les films ». Le désert, le sable infiltrant tout, la nourriture particulière dans les camps éloignés, l’ennui loin des siens, Simon dut affronter tout ses démons et il en est revenu grandi et changé, enrichi d’une expérience ultime. La base de Valcartier devint alors son oasis de paix pour les deux années suivantes. Il y poursuit sa formation et se prépare pour une deuxième mission. Le Texas et la Caroline du Sud ( Fort Bliss)et d’autres endroits aux États-Unis, Wainwright en Alberta, Gagetown au Nouveau-Brunswick furent des endroits où son expertise se raffina.
UN HOMME DÉVOUÉ
Puis en 2010 vint le deuxième tour, le grand appel. Cette fois c’est un caporal plus mature mais tout aussi certain de la cause et déterminé à réussir qui s’envola vers Kandahar. Il laissa encore amis, famille et femme derrière et répondit courageusement à l’appel de son gouvernement et de son armée. Neuf mois de dur labeur allait être entrepris. Sa vie dans des camps avancés tourna autour de l’attente et de l’action. La tension était omniprésente, il savait que le prochain appel l’amènerait à jouer sa vie comme démineur. À tout moment il devait déjouer et éviter les pièges de la route et ceux des engins destructeurs. Mais, voilà cela le ramenait à sa quête de découverte, de sa volonté à comprendre le comment…à son destin de militaire.
Beaucoup de chemin parcouru en peu de temps pour un jeune de chez-nous. Qui aurait pu dire que ce jeune homme de St-Roch allait un jour parcourir le monde et essayer de faire la différence pour les autres démunis. Bien peu de gens je crois mais pas son père, Jean-Paul et son frère Guillaume qui eux le savaient capable.
St-Roch-des-Aulnaies a vu grandir et a produit des gens de défis dans tous les secteurs et notre armée bénéficie des services de plusieurs d’entre eux. Simon nomme rapidement les noms d’environ dix autres personnes qu’il sait actif au sein des forces actuellement dans l’armée de terre, la marine ou l’aviation. Leur bravoure, leur courage et leur sang-froid est reconnu de leurs collègues canadiens et américains. Les valeurs d’entraide que portent nos petits milieux favorisent selon Simon l’esprit d’équipe et sont sûrement de forts incitatifs puisque tant de nos jeunes s’investissent dans ce métier, ce don de soi.
LE FUTUR
Notre soldat, caporal-chef, est en formation en route vers un grade supérieur et il y met cœur et énergie. Il vit intensément cette formation exigeante et il reste bien déterminé à y arriver dans un avenir qu’il dit « très rapproché ». Fait particulier, lui qui n’avait pas la piqure pour l’école partage actuellement son expertise et sa formation auprès des autres soldats. On ne dira jamais assez que nos écoles sont si importantes dans le développement d’une formation de haute qualité et de valeurs solides…