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Thérèse-Martin : une onde de choc

RIVIÈRE-OUELLE – S’il y a une nouvelle qui a créé une onde de choc dans la région en 2012, c’est bien l’annonce de la fermeture du Centre d’accueil Thérèse-Martin de Rivière-Ouelle pour septembre 2013.

C’est par voie de communiqué que le CSSS de Kamouraska a annoncé la nouvelle en septembre dernier. Dès lors, devant l’inquiétude qu’elle suscite dans le milieu, le directeur général, Jeannot Michaud, tente de rassurer les gens en disant que cette fermeture permettra d’investir près de 2 M$ pour le maintien des aînés à domicile.

Alors que les personnes âgées souhaitent demeurer chez elle le plus longtemps possible, 85 % du budget va pour les centres d’hébergement, alors que 15 % seulement est alloué au maintien à domicile, dit-il. Les sommes doivent être accrues, soutient le directeur général.

Le point de vue de la direction

En entrevue, Jeannot Michaud explique qu’en 2026, selon les études, le Kamouraska aura besoin de 100 places en CHSLD, ce que l’on retrouve déjà avec ceux de Saint-Pacôme et de Saint-Alexandre. Et comme Thérèse-Martin est le moins conforme aux normes gouvernementales, c’est lui qui fermera, dit-il. « Sur les 150 places disponibles en CHSLD, seulement 86 sont utilisées par des personnes qui ont le profil pour être là », note M. Michaud.

La décision de fermer Thérèse-Martin n’est donc pas d’ordre financier, mais pour répondre aux besoins de la population, dit M. Michaud. Les gens vieillissent davantage en santé et souhaitent demeurer chez eux. Ils nécessitent de plus de services à domicile, ce vers quoi veut aller le CSSSK.

Perte d’autonomie

« Bien que le conseil municipal de Rivière-Ouelle ne peut qu’encourager l’augmentation des services à domicile, il croit fermement que le centre d’hébergement Thérèse-Martin doit continuer à offrir l’hébergement aux personnes âgées en perte d’autonomie qui auront besoin de soins professionnels », répondra la mairesse de Rivière-Ouelle, Élizabeth Hudon. Mme Hudon fait valoir que le nombre de personnes âgées en perte d’autonomie augmentera considérablement avec le vieillissement de la population.

Le Comité des usagers se dit lui aussi déçu de la décision unilatérale du CSSS de Kamouraska de fermer le CHSLD Thérèse-Martin, « sans consultation du milieu ni des représentants des usagers. »

Les syndicats

Le Syndicat québécois des employées et employés de service (FTQ), qui représente plus de 230 travailleurs au CSSS de Kamouraska, dénonce lui aussi la fermeture annoncée du Centre.

Les quatre organisations syndicales représentant l’ensemble du personnel du Centre Thérèse-Martin conviennent de se regrouper en coalition intersyndicale et de joindre leurs voix aux instances locales pour contrer la fermeture des 48 lits d’hébergement en CHSLD public annoncée par la direction du CSSS de Kamouraska.

Assemblée et manifestation

Le 13 octobre, une centaine de personnes réunies sur les stationnements de l’église et de l’édifice municipal de Rivière-Ouelle, manifestent leur solidarité aux employés et résidants du CHSLD Thérèse-Martin.

Le président du CSSSK, M. Jean Desjardins, tente tant bien que mal de répondre aux questions le 30 octobre, lors d’une assemblée publique concernant la fermeture. Les employés du Centre n’en démordent pas. Ils sont contre la fermeture du CHSLD; quoi qu’en disent les administrateurs.

Le 4 décembre, quelque 600 personnes de la coalition intersyndicale manifestent devant le centre administratif de Saint-Pascal. Les syndiqués ne sont pas contre la hausse des soins à domicile, à condition qu’elle ne se fasse pas aux dépens des services d’hébergement en soins de longue durée.

« Après la fermeture, il ne restera que 89 lits publics en hébergement dans la région, alors qu’en 1993, il y avait 472 lits en CHSLD », soutient alors la coalition intersyndicale.

Le dossier suit son cours…