Le problème de l’urgence existe depuis longtemps

MONTMAGNY – La réflexion qui a mené le CSSS de Montmagny-L’Islet à abandonner le service d’urgence 24 heures au CLSC de Saint-Jean-Port-Joli hantait déjà le conseil d’administration il y a quelques années. Cette fois-ci, l’organisme a décidé d’agir, sinon « on serait rentré dans le mur et on aurait constaté les dégâts ».

Pour la docteure Annie Tremblay, directrice des services professionnels, il fallait du courage pour « prendre le taureau par les cornes » et proposer un plan qui permettra de maintenir des services à Saint-Jean-Port-Joli. Pour elle, il est clair que l’urgence 24 heures n’existe plus comme elle devrait être depuis déjà plusieurs années.

Vendredi dernier, en déjeuner de presse, Mme Tremblay et le directeur général de CSSS de Montmagny-L’Islet, M. Daniel Paré, ont défini leur position par rapport à la décision qui a été prise.

Une transformation

« On ne voulait pas faire une fermeture pour faire une fermeture, pour moi c’est une transformation », dit le docteur Tremblay. « Il y a eu des changements de pratique et de technologies », dit-elle. Les ambulances, par exemple, possèdent la télémétrie permettant d’agir à distance et des défibrillateurs », ajoute-t-elle. L’ambulance devient en quelque sorte une extension du centre hospitalier.

Toujours selon la docteure Annie Tremblay, les médecins mettent beaucoup de temps sur l’urgence; temps qu’ils ne peuvent consacrer pour les rendez-vous. Compte tenu des effectifs disponibles et des besoins de la population, il faut « modifier notre modèle », explique la directrice des services professionnels. Avoir accès à un médecin ne passe pas nécessairement par une urgence, dit-elle.

Le seuil minimal

Selon M. Paré, le plan qui a été proposé aux citoyens représente le seuil minimal de services. Les efforts du CSSS seront mis pour améliorer ce plan, promet le directeur général. « Nos objectifs sont plus hauts que ce qu’on a à offrir en septembre », dit-il. « On veut stabiliser pour aller plus haut », poursuit Daniel Paré.

Bien qu’il considère le plan réaliste, M. Paré est conscient que « ce n’est pas gagné d’avance » et qu’il devra convaincre la population de son bien-fondé.  Tout changement demande de l’adaptation, convient le directeur général. Néanmoins, il est difficile d’imaginer, selon lui, que la MRC obtiendra une manne de nouveaux médecins dans les prochains mois.

La docteure Annie Tremblay croit que d’ici deux ans, les gens seront contents parce qu’ils seront plus nombreux à avoir été traités. Elle donne l’exemple de Saint-Pamphile, où le nombre de consultations médicales avec rendez-vous a augmenté depuis la fermeture de l’urgence, au détriment des consultations sans rendez-vous. En fin de compte, dit-elle, les gens ont moins besoin de consulter.