L’ISLET – À la suite de l’annonce de la vente de Stryker à Flextronics en décembre dernier, L’Islet n’est pas demeuré sans réagir, ou plutôt sans agir. Déjà un groupe a établi un plan de relance de l’usine pour adoucir les contrecoups économiques qui frapperont la région lorsque le nouvel acquéreur aura terminé de déménager les opérations au Mexique, et ce, d’ici la fin 2012.
Ce groupe, appelé cellule de crise, a identifié sa stratégie. Son Plan A vise à trouver une nouvelle activité économique dans le bâtiment qui deviendra progressivement vacant. Le compte à rebours est commencé. Le groupe veut à tout prix éviter que la bâtisse ne devienne qu’un simple entrepôt.
« Nous avons une entente verbale avec Flextronics et Stryker qui nous permettra d’intégrer un nouvel acquéreur progressivement dans la bâtisse, à mesure que Flextronics se désinstalle », de mentionner M. Pierre Roy, directeur général du CLD de L’Islet et porte-parole de la cellule, qui comprend également des représentants de la municipalité de L’Islet, des bureaux des députés provincial et fédéral, d’Emploi-Québec et d’autres partenaires.
Photo: Archives LePlacoteux.com
En mode séduction
Mais encore faut-il trouver un nouvel acquéreur. Pour le groupe qui ratisse le Québec en entier, l’argument principal est la région et la main-d’œuvre qualifiée toujours en place. « Tant qu’il y aura 325 employés dans le bâtiment, il peut être vendu avec plus d’intérêts. Sinon, ça devient un prix d’entrepôt », de préciser M. Roy.
Déjà quelques entreprises ont été rencontrées et certaines démontrent de l’intérêt, de noter le porte-parole, spécifiant que le secteur privilégié est celui des produits métalliques.
Pour le moment, M. Roy ne connaît pas encore le prix que Stryker demanderait pour la vente de la bâtisse. « Au tout début nous avons offert 1$ à Stryker, pour que la Ville devienne propriétaire du bâtiment, mais ils ont refusé », de mentionner le directeur général, qui ajoute que les résultats d’une étude de la valeur marchande du bâtiment vient tout juste d’arriver.
Le but de cette étude est de présenter un bon prix à Stryker advenant qu’un promoteur s’intéresse au Plan A.
Un plan B
Advenant l’échec de la stratégie préconisé, le groupe n’aura d’autres choix que de trouver des solutions pour remplir la bâtisse. « La gestion d’un incubateur industriel pourrait être la solution », de mentionner M. Roy.
Ainsi, la bâtisse de 140 000 pieds carrés serait subdivisée en trois ou quatre parties qui seraient louées à des promoteurs indépendants. « La gestion de l’incubateur reviendrait à la ville, puisque Stryker ne voudra pas s’embarquer là-dedans », d’ajouter M. Roy.
Compensation
Parallèlement aux plans A et B, L’Islet présentera à Stryker une demande de compensation, prenant compte des pertes engendrées de 1,2 M$, à la suite de l’agrandissement de l’usine en 2005 et des pertes économiques des emplois perdus.
On se rappelle qu’en 2004, la ville avait déménagé une rue, en plus d’éliminer des espaces loisirs pour permettre l’expansion de 50 000 pieds carrés de l’usine et qui faisait passer de 200 à 350 le nombre d’employés. « Le 1,2 M$ n’est que le minimum de la demande que la ville présentera à Stryker », de conclure M. Roy.