RIVIÈRE-DU-LOUP – La Coalition assurance-emploi profite de la campagne électorale pour demander aux partis fédéraux de prendre position concernant le programme d’assurance-emploi. Elle réclame que la mesure de transition et les projets pilotes soient enchâssés dans une loi.
Les porte-parole de la coalition, Alain Lagacé, d’Action Chômage Kamouraska, Alain Harrisson, de la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec (FTQ), Nelson Isabel, du Conseil central BSL (CSN) et Richard Caron, du Syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), ont rencontré la presse mardi dernier pour faire part de leurs revendications.
D’abord, la coalition déplore la fin de la mesure transitoire instaurée en 2000, lors de la séparation des régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Cette mesure de bonification permet de faire moins d’heures pour se qualifier à l’assurance-emploi et prolonge la période des prestations. Ottawa a annoncé l’abolition graduelle de cette mesure d’ici avril 2012.
La semaine dernière, explique Alain Lagacé, il fallait 490 heures pour se qualifier à 28 semaines de prestations. Au terme de cette mesure, il faudra 560 heures pour se classer à 20 semaines de prestations, ce qui entraînera, dit-il, un trou noir pour les travailleurs saisonniers.
Projets pilotes
Quant aux deux projets pilotes invoqués par la coalition, le premier permet aux travailleurs de se servir des 14 meilleures semaines dans leur période de référence pour établir leur taux de prestation. Le second permet aux prestataires de gagner 40 % de leur prestation sans être coupés, au lieu de 25 %. Selon Alain Lagacé, rien ne garantit que ces deux mesures seront maintenues.
La coalition a adressé une lettre à la ministre Diane Finley, le 5 mars dernier, lui faisant part de ses inquiétudes et lui demandant d’intervenir le plus rapidement possible. « Une réponse de la part de la ministre est toujours attendue », dit M. Lagacé.
La coalition a également sollicité l’appui du député fédéral de la circonscription de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Claude Guimond, ainsi que du député de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup, Bernard Généreux, afin qu’ils appuient la demande faite à la ministre. Le député bloquiste, Claude Guimond a appuyé la coalition. M. Lagacé déplore le silence du député Généreux.
Dans le budget
Interrogé par la suite sur le sujet, M. Généreux a affirmé que si les partis d’opposition avaient lu le budget avant de forcer le déclenchement d’élections, ils auraient vu que celui-ci contenait la prolongation de ces deux projets pilotes.
« L’an passé, je suis intervenu auprès de la ministre, à Ottawa, pour faire en sorte que ces projets soient reconduits pour minimalement une autre année. Ce qui fut le cas », dit-il. « Aujourd’hui, on se retrouve avec un budget qu’on s’apprête à adopter dans lequel ces projets pilotes sont présents. Ils vont être encore là jusqu’en 2012 », a aussi indiqué M. Généreux.
Bernard Généreux ajoute qu’un comité de 15 députés et sénateurs, dont il fait partie, travaille à Ottawa depuis six mois pour voir quels sont les impacts financiers de l’implantation permanente de ces projets. « On regarde toutes les possibilités et tout est sur la table », dit-il. M. Généreux ajoute qu’il ne peut pas prendre d’engagement à ce stade-ci, toutefois un gouvernement conservateur regarderait la possibilité que certains de ces projets deviennent permanents. « Des travailleurs saisonniers, il y en a partout au Canada », dit-il.
Action chômage
Alain Lagacé a aussi démenti les allégations à l’effet qu’Action chômage Kamouraska a donné son appui au Bloc québécois dans la présente campagne électorale. La présence de l’ancien député Paul Crête sur le conseil d’administration de l’organisme n’a rien de politique, dit-il. C’est simplement un dossier qu’il connait bien.
Enfin, lors de la conférence de presse, Alain Harrisson, de la FTQ, déplorait que le « gouvernement compte aller chercher, entre 2012 et 2016, de nouveaux surplus d’environ 12 ou 13 milliards $, à même les cotisations d’assurance-emploi des salariés et des employeurs ». M. Harrisson a expliqué que pour arriver à ces fins, « le gouvernement fédéral, en juillet 2010, s’est emparé de la réserve de 57 milliards $ du régime, réserve bâtie en totalité sur les cotisations excédentaires des employeurs et des employés, de 1996 à 2009. » Il réclame une caisse autonome.