RIVÈRE-DU-LOUP – Au terme du dépouillement judiciaire, c’est le candidat néodémocrate François Lapointe qui remporte l’élection dans la circonscription de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup. Le nouveau député l’emporte avec neuf voix de majorité sur son adversaire, le conservateur Bernard Généreux.
Jamais de mémoire d’homme une après-campagne n’aura autant déchainé les passions au Bas-Saint-Laurent. L’émotion était palpable lorsque vers 22 h, après trois jours d’un long processus du recomptage, les portes de la salle 3.25 du palais de justice de Rivière-du-Loup ont été ouvertes. Bernard Généreux a été aperçu consolant sa conjointe alors que d’autres sortaient de la salle, les yeux rougis.
Poignée de main entre le juge Gilles Blanchet (à gauche) et le nouveau député néodémocrate, François Lapointe (à droite).
Photo : François Drouin
En chiffres
La nouvelle a été annoncée par le juge Gilles Blanchet vers 22 h 10 au terme de trois longues journées du recomptage des 48 225 bulletins de votes. François Lapointe l’emporte avec 17 285 voix contre 17 276 voix pour Bernard Généreux. Un processus qui a fait passer sa majorité de cinq à neuf votes. La bloquiste Nathalie Arsenault termine troisième avec 9 550 voix, Andrew Caddel du Parti libéral obtient 2 743 voix contre 691 voix pour Lynette Tremblay du Parti vert.
François Lapointe
Le nouveau député de Montmagny-L’Islet-Kamouraska-Rivière-du-Loup (MLKR), François Lapointe est devenu le 59e député du NPD au Québec et le 103e au Canada. Rencontré à sa sortie, il s’est dit soulagé et impatient de rencontrer ses nouveaux collègues. « J’ai juste hâte de commencer. J’ai une semaine de retard (…) Mes collègues ont déjà eu deux rencontres, alors je vais me rattraper », a-t-il lancé.
Il a aussi louangé les gens d’Élections Canada qui selon lui ont fait un travail « titanesque ». Sur le plan des dossiers prioritaires, il attendra de rencontrer ses collègues, mais il invite les partisans de son adversaire et acteurs sociaux économiques à le rencontrer. « Il faut que ces gens m’appellent et qu’on se rencontre à très court terme pour qu’ensemble on puisse se parler et se comprendre et faire un suivi des dossiers », a mentionné François Lapointe.
Voici en vidéo, le point de presse accordé par le nouveau député de MLKR , François Lapointe.
Bernard Généreux
C’est un Bernard Généreux ébranlé qui a rencontré la presse. « Ça été une journée très longue. Une semaine et 10 jours très longs. (…) Ça été extrêmement difficile particulièrement dans les 10 derniers jours, particulièrement pour ma famille », a commenté le candidat et député conservateur sortant.
S’il a d’emblée mentionné accepter le résultat, il a soutenu que la cour avait retenu des éléments qu’il considérait discutables. « Il y a assurément certains éléments qui pourraient mettre en cause la démocratie canadienne », a-t-il affirmé. Bernard Généreux a quand même précisé que ces éléments ne viendraient pas changer le résultat final.
Il a souhaité que la région puisse continuer d’obtenir les sommes qui lui permettront de soutenir son développement économique. Si le relais est passé au nouveau député néodémocrate, la flèche n’était pas loin derrière.
Contestation et appel
Au final, ce sont 33 bulletins de vote décrits comme litigieux qui ont fait l’objet d’une contestation. La responsabilité incombait au juge Gilles Blanchet de trancher. Et c’est sur ces 33 bulletins qu’il pourrait y avoir appel.
Le procureur représentant le Parti conservateur, Me Clément Massé.
Photo : François Drouin
Pour le procureur des conservateurs, Me Clément Massé, ce n’est pas seulement le décompte final qui est en jeu, car selon lui entre trois et cinq bulletins pourraient être annulés, mais plutôt l’appareil démocratique d’une campagne qui est en jeu.
« Nous n’avons pas encore reçu le texte du juge, mais nous espérons qu’il nous enseignera beaucoup. Nous avons besoin de pédagogie », a commenté Me Massé. À demi-mot, il s’élève contre l’interprétation de l’intention du vote de l’électeur quand des marques se retrouvent dans plus d’un cercle.
« J’essaie de voir comment des bénévoles, des citoyens, pourront décider de l’intention de l’électeur quand il y aura une marque dans deux cases un soir d’élection », s’est questionné le procureur.
Le juge Gilles Blanchet.
Photo : François Drouin
