La Sirène de la Mauricie s’arrête à Kamouraska

KAMOURASKA –  Elle nage en moyenne cinq heures par jour bravant les froides vagues du Saint-Laurent. Les phoques et les bélugas vont à sa rencontre, car il est peu fréquent qu’une sirène se retrouve dans ces eaux. Cette sirène se nomme Heidi Levasseur et elle parcourt, à la nage, les 350 kilomètres entre Québec et Matane. Un défi personnel qu’elle s’est lancé afin d’encourager la jeunesse.

Le 25 juillet dernier en fin d’après-midi, la nageuse de longue distance et résidante de Trois-Rivières, Heidi Levasseur, devait arriver sur les berges de Kamouraska. La veille, la Sirène de la Mauricie avait décidé de prendre de l’avance sur son défi et est partie plus tôt en direction de Kamouraska.

Sur l’heure du diner, lundi, elle s’est jetée à l’eau de Kamouraska en direction de Notre-Dame-du-Portage, question de couper en deux une étape de son périple. En fin de journée, la nageuse est revenue saluer les gens de Kamouraska comme mentionné dans son itinéraire.

Le défi se déroule bien. Elle en est très contente. Au départ de Québec, l’inconnu se braquait devant elle. « L’eau; comment sera-t-elle? Et la température? Pour l’instant, la météo est de mon côté, malgré quelques jours difficiles », confie l’athlète.

Le pari est intense. Son corps sous l’effet de l’endorphine après l’étape de nage l’apaise physiquement. Elle parle toutefois avec un débit plus lent qu’à la normale; la mâchoire lourde. Ce sont ses yeux qui en disent le plus.


La nageuse invite la population à signer la sirène qui l’accompagne. En échange, elle se fait un plaisir de signer des autographes à ceux qui lui en font la demande.
Photo: Tommy Lavoie

Toujours prête à nager

Dimanche, l’équipe voulait prendre une journée de repos. « Nous ne pouvions pas. Il fait beau, la température est bonne pour nager, il faut y aller, leur ai-je dit », raconte la nageuse habillée de son vêtement isothermique, le visage chauffé par les vagues et blanchi de crème solaire.

Heidi Levasseur arrive à bien gérer ses distances. « Un peu de fatigue dans les bras, mais c’est normal. » Elle passe au travers. Seul son capitaine pourrait l’empêcher de se jeter à l’eau, même si elle dit prendre acte des recommandations de son équipe. Elle est toujours prête à nager. Elle veut nager. Encore et encore… et plus loin.

À mi-parcours de son défi, elle est plus motivée. « Je vois presque Rivière-du-Loup à l’horizon, c’est très intéressant », poursuit-elle.


Photo: Tommy Lavoie

Nager vers ses rêves

Passionnée par la nage, elle fait de grands projets sur plusieurs jours sans être pour autant compétitive. Elle veut toujours s’impliquer socialement dans une cause, sans être attaché à un organisme en particulier. La valeur qui est importante, dit-elle, c’est l’implication. « Redonner en même temps que je réalise mon défi. »

Les dons amassés seront remis à plusieurs organismes jeunesse du Bas-Saint-Laurent, à des camps de jours et à Opération Enfant soleil.

Une équipe d’une dizaine de personnes, dont sa mère et des caméramans, la suit dans son périple. « Ils n’ont pas le temps de chômer », raconte-t-elle. La logistique, l’hébergement, l’alimentation et l’accompagnement sur le fleuve font partie de leurs tâches.


Le propriétaire du Café du Clocher, Jean-Pierre Tirman et le maire de Kamouraska, Claude Langlais en compagnie d’Heidi Levasseur.
Photo : Christian Thériault

Dans la tête d’une sirène

Pendant que son corps repousse les limites, la nageuse plonge dans la méditation. Elle pense à ce qui est arrivé au départ, à ce que les gens lui ont dit. Elle se remémore aussi ce qu’elle leur raconte ou ce qu’elle dira plus tard.

Elle pense à des moments qui la font sourire; aux commentaires de son équipe. Et lorsque c’est plus dur, elle se concentre sur la tâche pour ne pas avaler d’eau. Elle anticipe les vagues et pense, aussi fort qu’elle le peut : « à ceux qui m’aiment et qui croient en moi », de conclure la Sirène.

Heidi Levasseur devrait arriver à Matane le 5 août prochain.