SAINT-JEAN-PORT-JOLI – Avant d’avoir la piqûre pour la rame océanique, Mylène Paquette était loin de se douter qu’elle entreprendrait un jour une traversée de l’Atlantique en solitaire. C’est pourtant ce qu’elle fera en 2012. D’ici là, la Montréalaise effectue cet été un périple qui la mène de Montréal aux Îles-de-la-Madeleine. Elle a fait escale à Saint-Jean-Port-Joli, le jeudi 7 juillet.
Ils étaient une vingtaine de supporteurs et de curieux à accueillir la rameuse, pleins de questions et d’admiration, lors de son arrivée à la marina. Cette dernière a d’ailleurs pris le temps de présenter, avec humour, son bateau et la vie à bord d’un espace réduit (7,31 m de longueur, une cabine hermétique minuscule).
De sédentaire à sportive
Enthousiaste et charismatique, Mme Paquette n’a pas toujours été une grande sportive. « J’étais plutôt du type chips, pizza et café, avoue-t-elle en riant. Je me posais sur le divan à 17 h et je regardais la télé. »
Préposée aux bénéficiaires pendant neuf ans à l’Hôpital Sainte-Justine, la jeune femme n’était cependant pas satisfaite de cette vie. « Je cherchais autre chose, je voulais de l’aventure. C’était une quête, un besoin de me réaliser. »
Lorsqu’une jeune patiente leucémique lui lance qu’elle ne sait pas ce que c’est que la souffrance, elle le prend comme un défi. « J’ai décidé de le faire pour les enfants, et pour moi aussi. » L’aventure était lancée.
Sur un conseil de sa mère, Mme Paquette décide de commencer par un projet de rame en équipe. Elle parcourt donc, du 12 janvier au 10 mars 2010, un trajet reliant le Maroc à la Barbade – le tout en étant la seule femme d’un équipage de six personnes.
« Le lendemain de mon arrivée à la Barbade, j’étais déjà en train de magasiner mon propre bateau. » Sa fascination est grande pour un sport lié avant tout à la volonté. « Avec la rame, on doit compter avec l’environnement, faire un avec les vagues. On apprend à mieux se connaître » d’ajouter la jeune femme.
Expérience en solitaire
La traversée de l’Atlantique Nord, de Gaspé à la Bretagne, aura lieu en juin 2012 et devrait durer un peu moins de trois mois. Le voyage sera rythmé de périodes de rame de trois heures suivies de trois heures de repos. Pour assurer sa sécurité lors des inévitables tempêtes, Mme Paquette portera un casque dans sa couchette. De plus, le fond de son bateau est lesté d’eau, permettant un redressement en cas de chavirage.
Pour présenter son projet et s’entraîner, la rameuse est partie le 25 juin de Montréal et compte se rendre jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine. Accompagnée par plusieurs professionnels (routeur météo, entraîneuse, coach en gestion du stress, médecin, etc.), elle restera accessible même au milieu de l’océan, que ce soit par son blogue, son site Internet ou la possibilité de la suivre en temps réel, grâce à la technologie GPS et à un dispositif de messagerie par satellite.
Parrainée par la Fondation David Suzuki, Mylène Paquette en profite pour sensibiliser la population à la sauvegarde des océans et offre aussi des conférences sur son expérience.
Site Internet : www.mylenepaquette.com.
Blogue : mylenepaquette.blogspot.com