MONTMAGNY – Le réalisateur Alain Vézina lance un film sur le baliseur CGS Montmagny qui a connu la même fin que celle de l’Empress of Ireland, en plus d’être étroitement lié au Titanic. Un film racontant la courte carrière maritime du Montmagny qui a sombré dans les eaux du Saint-Laurent, faisant 14 victimes, au large de Montmagny en 1914.
Le public a rendez-vous avec le passé les 27 et 28 septembre à l’ancien cinéma Taché de Montmagny pour la projection du film « Dans le sillage du Titanic : l’histoire du CSG Montmagny ».
Vézina porte à l’écran, en 52 minutes, l’histoire du CGS Montmagny; un navire de Sorel qui a coulé, en cinq minutes, le 18 septembre 1914 dans le chenal du Sud, entre Montmagny et L’Isle-aux-Grues. À 4 h 15 du matin, par une nuit claire et paisible, le Montmagny rencontre un charbonnier. Le Lingan.
Une histoire similaire était survenue la même année et mettait en scène un autre charbonnier, cette fois face à l’Empress of Ireland. Alain Vézina a d’ailleurs porté à l’écran ce naufrage dans son dernier long-métrage.
Une erreur de communication entre les deux navires aura eu raison du plus petit des deux. La proue du Lingan s’enfonçant dans le flanc bâbord du Montmagny. Les passagers endormis n’ont aucune chance. « Deux fillettes de la famille Richards réussissent à atteindre le pont supérieur, mais périssent, englouties par les eaux », raconte Alain Frank, ethnologue.
Le dessein du Titanic
La fin est rapide pour le Montmagny. Tout le contraire du Titanic. Pourtant Vézina traite tout de même, dans la première partie du film, de l’après-Titanic. C’est en quelque sorte l’accroche du film pour amener le spectateur à l’histoire du Montmagny.
Il faut savoir que le navire canadien avait été dépêché sur le site du naufrage du Titanic, afin de retrouver les corps des victimes à la dérive.
L’équipage du Montmagny récupère quatre cadavres au large de la Nouvelle-Écosse, dont un certain Harold Reynolds, passager de 3e classe qui dans les dernières minutes de l’agonie du Titanic se serait jeté à la mer en se cramponnant à une bouée de sauvetage. Bouée à laquelle il était toujours accroché quand son corps fut repêché.
La bouée du Titanic repêchée par le capitaine du CSG Montmagny
Photo: Tommy Lavoie
Le capitaine du Montmagny, François-Xavier Pouliot, conserve cette bouée. Ses descendants y sont toujours accrochés. Une partie du film parle de l’impact qu’a eu la bouée sur les héritiers du capitaine Pouliot. Lors de la projection du film, la famille de M. Pouliot, présente pour le visionnement, avait apporté cet héritage.
Le film rapporte aussi les conclusions de l’enquête à la suite de la perte du Montmagny. Le Lingan est tenu responsable. Toutefois, l’équipage du Montmagny ne pourra plus jamais oeuvrer en mer de nouveau, même si aucun blâme de navigation ne leur est attribué.
Selon l’enquête, l’équipage aurait dû sauver les passagers à bord, et cela, malgré les cinq minutes entre la collision et la disparition du navire.
La projection du film « Dans le sillage du Titanic : l’histoire du CSG Montmagny » aura lieu les 27 et 28 otcbre à l’ancien cinéma Taché.
Photo: Tommy Lavoie
Découverte de l’épave
Malgré plusieurs tentatives de renflouage entreprises entre 1915 et 1919, toutes se sont soldées par des échecs. Depuis, le baliseur s’est fait oublier.
Ce n’est qu’en 2010, à la suite des recherches menées pour la production du film documentaire de M. Vézina que l’épave du Montmagny a été retrouvée.
Le réalisateur a confié qu’il ne pouvait y avoir « plus belle conclusion » pour son film.