LA POCATIÈRE – De passage à La Pocatière, la chef du Parti québécois, Pauline Marois, affirme que si son parti est porté au pouvoir, il mettra en place une politique de souveraineté alimentaire ayant comme objectif de faire passer de 33 % à 50 % la proportion des aliments québécois consommés au Québec.
Selon la chef de l’opposition officielle, depuis 25 ans, la proportion des aliments consommés issus du Québec a chuté de 45 %. « Elle est passée de 78 % en 1985 à 33 % en 2009 », dit-elle. Pauline Marois croit qu’il faut inverser cette tendance.
« Si chaque consommateur québécois achetait pour 30 dollars de plus d’aliments d’ici à chaque année, les ventes gonfleraient d’un milliard de dollars en cinq ans », soutient la chef péquiste. Le consommateur y trouverait plusieurs avantages, dit-elle.
Selon madame Marois, cela créerait des d’emplois dans les domaines de la production et de la transformation, les aliments seraient plus frais, exigeraient moins d’agents de conservation et d’emballage. La diminution des coûts de transport amènerait aussi une réduction des gaz à effet de serre, dit-elle.
Fermeture de fermes
Pauline Marois en a profité pour passer un savon à l’actuel gouvernement en matière d’agriculture. « Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement libéral, le Québec perd en moyenne 400 fermes par année », a poursuivi la députée de Charlevoix.
« Plusieurs de nos agriculteurs sont rendus au point de rupture. Ils ne peuvent plus supporter une baisse de leurs revenus. Il faut les aider », a-t-elle lancé. Madame Marois dit que le ministre de l’Agriculture a lui-même reconnu l’an dernier que 2 500 fermes étaient menacées de faillite à la suite de la mise en place de nouvelles mesures au sein de la Financière agricole.
Madame Marois accuse d’ailleurs le gouvernement Charest d’avoir perverti la mission de la Financière en faisant d’elle un assureur privé comme les autres.
Élu, un gouvernement du Parti québécois respectera la mission de la Financière, adaptera les assurances récoltes aux réalités des régions et favorisera l’extension des régimes d’assurance aux productions novatrices, a en outre mentionné le porte-parole en agriculture et député de Kamouraska-Témiscouata, André Simard.
Redécoupage
Interrogée sur le dossier du redécoupage de la carte électorale, madame Marois a dit que le Parti québécois avait déposé une proposition incluant de nouveaux critères qui tiennent compte des milieux urbains et des milieux ruraux.
Cette proposition est ignorée par le gouvernement, déplore la chef péquiste en réclamant une commission parlementaire. Pauline Marois dit que le 3e commissaire en attente d’être nommé devrait être une femme provenant des régions ressources.
Même si une nouvelle loi électorale contenant ces propositions était adoptée, ce n’est pas aux députés de dessiner les contours des circonscriptions, dit-elle. « Il est possible que les contours de Kamouraska-Témiscouata puissent bouger », admet la chef du Parti québécois.
