LA POCATIÈRE – « Le sport c’est une école de vie. Même si vous n’atteignez pas le haut niveau, votre expérience vous servira tous les jours. » C’est le message qu’a lancé la conférencière Natacha Llorens aux jeunes sportifs réunis au Centre Bombardier de La Pocatière, le 14 novembre dernier, pour entendre sa présentation sur la prévention du dopage dans le sport.
Depuis quelque temps, Stéphane Picard, intervenant en toxicomanie au centre de prévention et de traitement des dépendances à La Montée de Saint-Pacôme, reçoit des témoignages de gens ayant observé des comportements se rapprochant du dopage, chez des sportifs de notre région.
Ainsi, l’organisme pacômois présentait une conférence de Natacha Llorens, consultante en prévention du dopage et directrice des programmes d’éducation, antidopage et d’aide aux joueurs de la LHJMQ.
Vite, vite, vite…
D’emblée, Mme Llorens avoue que dans une société de consommation comme la nôtre, la majorité veut performer davantage et produire des résultats le plus vite possible. « On passe de longues heures au bureau, on saute des étapes pour arriver à nos fins plus rapidement. » Selon ses dires, le rythme de vie effréné des gens n’est pas étranger à la consommation de stimulants.
Le dépassement de soi, le plaisir et le désir de se maintenir en santé sont les valeurs de base associées au sport. Toutefois, dit-elle, pour un athlète en recherche de meilleurs résultats, ces motivations peuvent vite faire place à la violence, la tricherie, l’appât du gain, et bien sûr, au dopage.
L’image du sport
Pour ceux qui se demandent s’il y a suffisamment de tests antidopage, sachez qu’on les limite pour ne pas nuire à l’image du sport et qu’il en coûte 450 $ à 500 $ pour un seul. « Ces tests sont effectués de façon aléatoire, et bien que les athlètes savent qu’ils y sont potentiellement exposés, la majorité préfère prendre le risque », d’avancer celle qui peut se vanter d’avoir vu de près un certain Sydney Crosby, homme qu’elle admire d’ailleurs pour sa vision du jeu exemplaire.
Des choix sains
« La visualisation, l’automotivation, le contrôle de ses émotions, l’établissement d’objectifs réalistes et la résistance mentale sont des choix sains pour un athlète », ajoute-t-elle. La capacité de faire face à l’adversité, jumelée à une bonne alimentation et à un entraînement adéquat sont des éléments essentiels pour éviter la consommation de stimulants selon l’expertise de Mme Llorens.
Encore faut-il savoir s’entourer. « La mauvaise influence des personnes significatives dans la vie des jeunes est l’élément déclencheur du dopage », d’ajouter la professionnelle.
Conseil aux parents
Que dire alors aux parents qui d’instinct ont une certaine crainte à inscrire leur enfant à un sport, étant donné les risques d’être jeté dans la gueule du loup? Mme Llorens répond que le premier rôle à jouer est de prendre position. Mettre de l’avant ses opinions face au dopage, inculquer une tolérance zéro en ce qui a trait à ce type de tricherie.
« La prévention se fait aussi par la prise d’informations, le dialogue, la vigilance et la promotion de ses valeurs. Dans la mesure du possible, les parents se doivent aussi d’être des modèles pour leur enfant.
Devant l’ampleur du problème que représente le dopage chez les sportifs, la LHJMQ a décidé d’agir. Depuis 2003, la ligue s’est dotée d’une politique antidopage et offre aux joueurs des cours en ligne, des conférences sur le sujet et effectue des tests pour dissuader les sportifs de faire usage de stimulants.
Motivation première
« Il faut toujours garder en tête le but premier de faire du sport; avoir du plaisir. S’il n’y a plus de plaisir, c’est là que débutent les problèmes. » Malgré tout cela, la conférencière rappelait qu’elle croit encore que des sportifs performent sans avoir recours aux différentes drogues.
Plusieurs organismes livrent la même bataille que Mme Llorens et ses collègues de la LHJMQ. C’est le cas de l’agence mondiale antidopage et du Centre canadien pour l’éthique dans le sport.
On peut référer à : www.droglobal.com, www.cces.ca, www.coach.ca, www.wada.ama.org, www.parlonsdrogues.com.