Une chose m’a toujours frappé concernant le Vietnam, certains pays d’Afrique et surtout Haïti. C’est de voir qu’un peuple qui, depuis des décennies, et malgré les malheurs énormes qui l’affligent, le frappe, l’affecte de mille et une manières, malgré ses revers, ses échecs, sa faim, sa pauvreté endémique, récurrente, universelle, navrante et désastreuse.
Malgré tout ça et même davantage, ces peuples gardent résolument la même fierté, la même dignité, le même amour incontestable, inébranlable, inatteignable envers leur pays. Malgré tout et contre tout, jusqu’au bout, ils sont toujours prêts à lutter pour son développement, son émancipation, pour le défendre, pour le garder, pour le chérir.
Oui, je crois bien que c’est ça un peuple qui se tient debout!
Qu’il doit être beau le jour ou un peuple se rend compte que c’est ça un pays et que rien, rien, lorsqu’il est intrinsèque à notre propre univers de citoyen, à nos tripes; rien ne peut être plus méritoire et plus valorisant. L’exemple d’Haïti est celui de l’amour à l’état brut du terme, soit, le plus beau, le plus grand dans le sens noble du terme, et le plus riche des diamants. Et sa valeur ne s’étale pas en valeur matérielle, si noble soit-elle. Elle s’illustre par son histoire, par sa créativité, en mots, en acte, en fierté et en dignité.
Cette valeur s’érige, se forge et se dresse envers et contre tout, malgré le confort, la richesse, et la puissance des autres. Malgré les envies, les duperies, les tricheries, les guerres, malgré les infortunes et la pauvreté. Et, lorsque présente, ce ne sont pas les jérémiades de quelques « faiseux » d’opinions qui peuvent ébranler cette forteresse ou y changer quelque chose.
Oui, je crois que c’est bien cet ensemble qui fait la force et l’importance d’un pays ou d’un peuple. Il m’arrive parfois de croire que nous sommes un peu tout ça!
Marcellin C. Després
Saint-Cyrille
