SAINT-PASCAL – Le 30 avril dernier, un Français de 26 ans débarque à Saint-Pascal pour un stage en journalisme à la Télévision communautaire du Kamouraska (TVCK). Après un peu plus de trois mois, il quittait le Kamouraska pour retourner dans sa région de Franche-Comté, surnommée « Le petit Québec », plus précisément à Besançon. Le journal s’est entretenu avec Julien Guignard.
Mentionnons d’abord que l’entrevue est informelle. Difficile d’une part de poser des questions et de l’autre côté d’y répondre, quand les deux personnes ont cohabité ensemble au cours des derniers mois. Tellement improvisée que les notes sont prises au dos d’une boîte de biscuits.
Le premier choc de Julien aura été de se retrouver à la campagne, lui qui habite une commune de plus de 100 000 habitants. Difficile d’accéder rapidement aux différents services. L’accès à un cinéma, un centre d’achats, une piscine ou autres doit s’organiser. « Ici, si tu n’as pas de voiture, tu ne bouges pas », dit-il. Toutefois, ses sorties lui ont permis d’admirer les paysages du Kamouraska qu’il qualifie de paisible, lui qui se promenait à vélo ou à pied la plupart du temps.
Un autre choc s’est produit au supermarché. « Tout est gros ici. Tout s’achète en grand format », avait-il déjà mentionné à son arrivée. Peut-être est-ce l’esprit américain qui nous habite ou encore le fait que nos grands-parents avaient des familles nombreuses, lui avait-on mentionné, sans explication cohérente.
La télévision en général l’a aussi surpris. D’abord, nous « écoutons » davantage la télé que nous la regardons et que dire des publicités qui l’ont découragé à suivre religieusement nos programmes québécois. Encore plus, lors de la présentation d’un grand film au petit écran.
Olivier Dépin, caméraman et Julien Guignard
Photo: Tommy Lavoie
Le journalisme
Son stage à la TVCK représentait une première télévisuelle. Ses débuts, il les a faits en radio dans son pays. Il a été lancé en pleine période estivale avec bon nombre de conférences de presse portant sur l’offre touristique. Une adaptation a dû se faire. Pas facile de comprendre la signification d’un CLD, d’un CJE, d’un Cégep ou d’un CSSS.
Idem pour ce qui est d’assimiler les concepts de municipalités, MRC, région, circonscriptions et les rôles de maires, préfet, députés et ministres. Pour lui, une municipalité c’est une commune.
Il a aussi été étonné de voir à quelques points la couverture médiatique est soutenue régionalement. « Le concept de télévision communautaire est inconnu en France et le principe de journal gratuit existe beaucoup plus dans les grandes villes françaises », commente-t-il. « Cela permet plus de proximité avec le citoyen », ajoute-t-il. L’actualité bisontine est majoritairement couverte par un grand quotidien régional ou par la télévision locale de France 3.
La plupart des médias, selon les informations qu’il détient, desservent les 59 communes du Grand Besançon. En comparaison, c’est comme si tous nos médias couvraient le Bas-Saint-Laurent dans sa totalité. Lorsque l’on parle de médias de proximité, Internet vient jouer un rôle plus important. C’est le cas d’un site (www.macommune.info) qu’il consultait régulièrement pour rester à l’affût de l’actualité locale.
Les Kamouraskois
Julien note que les Kamouraskois font plus vite confiance, permettent l’autonomie au travail et laissent le droit à l’erreur. « J’ai été surpris qu’on me laisse tenir la boutique pendant trois mois comme stagiaire », émet-il.
À ses premiers pas comme journaliste, alors qu’il rencontrait les principaux intervenants du milieu, il se devait de raconter sa petite histoire et le parcours qu’il l’a mené jusqu’ici. Jamais il ne s’est lassé de répéter. Il y voyait plutôt une marque de sympathie à son égard ce qui a confirmé le cliché qu’il avait des Québécois au départ. « Des gens qui ont le cœur sur la main et qui s’intéressent à vous », confie-t-il.
Julien Guignard a obtenu son stage de journalisme avec la collaboration de l’Office franco-québécois pour la Jeunesse (OFQJ) et le Centre Régional d’Information Jeunesse (CRIJ) de Franche-Comté.