Insécurisés par le gouvernement du Québec : Les producteurs agricoles passent en mode sensibilisation

LA POCATIÈRE – Les producteurs agricoles ont lancé, le 1er mai, à La Pocatière, une campagne de sensibilisation qui se tiendra à l’échelle du Québec. En compagnie du président de l’UPA, M. Christian Lacasse, les représentants locaux ont dévoilé la première d’une série de banderoles. Portant le slogan « Pas de nourriture sans agriculture », ces banderoles seront installées le long des axes routiers sur des charrettes à foin.

Avant de dévoiler la banderole, M. Lacasse a dénoncé la vision du gouvernement du Québec en matière agricole. « On a l’impression que tout est remis en question », a déclaré M. Lacasse.

 
Le président de l’UPA,
M. Christian Lacasse

Selon Christian Lacasse, des piliers comme l’assurance stabilisation des revenus et la protection du territoire agricole sont compromis. « Le gouvernement du Québec est passé à côté des besoins en agriculture et en foresterie avec son budget 2009-2010 », dit-il.

La Financière

« La Financière agricole du Québec demeurera sous financée cette année, et ce, malgré les demandes répétées de revoir son budget à la hausse en raison des multiples crises en agriculture », soutient l’UPA.

Rapport Saint-Pierre

Christian Lacasse dénonce le rapport Saint-Pierre déposé le 27 mars dernier. Il le qualifie « d’indigne pour le monde agricole. »

L’UPA réclame des ajustements pour s’assurer que le programme d’assurance stabilisation des revenus agricoles soit adapté aux réalités agricoles. L’organisme juge essentiel que des productions non couvertes puissent avoir accès à des programmes complémentaires.

Fermes familiales

« L’abolition de l’Assurance stabilisation des revenus agricoles proposée par M. Saint-Pierre ne peut mener à autre chose qu’à la précarisation des fermes familiales et la destruction d’un secteur économique à l’origine d’un chiffre d’affaires annuel de 7,5 milliards de dollars », soutient l’UPA.

De plus, Christian Lacasse craint qu’un assouplissement des lois et règles qui régissent la protection du territoire agricole entraîne à nouveau la perte de territoire destiné à l’agriculture.

Hectares perdus

Depuis 1994, l’UPA évalue que plus de 56 000 hectares ont été exclus de la zone agricole ou destinés à des usages non agricoles. « Plus de 4 000 hectares se perdent ainsi tous les ans, en moyenne », affirme l’organisme.

Bref, selon Christian Lacasse, si l’agriculture s’est développée au Québec, c’est grâce aux outils qui lui ont permis de s’assurer une rentabilité. « La réalité de marché en agriculture ça ne fonctionne pas », dit-il.