Le Suivi 2007 du Portrait agroenvironnemental des fermes du Québec fait ressortir les gestes posés par les producteurs de la Chaudière-Appalaches pour protéger l’environnement.
On constate aujourd’hui une nette amélioration en ce qui a trait à la pollution localisée: en 2007, 85 % des unités animales avaient leurs déjections entreposées dans des structures étanches. Cela représente une augmentation de 10 % par rapport à 1998. Souvent, les propriétaires des petits élevages ne sont pas contraints à stocker les déjections dans un ouvrage à cette fin.
Par ailleurs, le nombre d’entreprises laitières qui gèrent leurs eaux de laiterie est passé de 34 % à 72 % en une seule décennie. Ici aussi, à certaines conditions, il n’y a pas d’obligation à stocker ou à traiter toutes les eaux de laiterie.
Azote et phosphore
Autre fait intéressant: en 2007, les entreprises devant se doter d’un Plan agroenvironnemental de fertilisation (PAEF) 1 en détenaient un dans une proportion de 98 %, comparativement à 26 % en 1998. Toujours en 2007, 79 % des entreprises en production animale procédaient à l’analyse de leurs fumiers, une hausse impressionnante de 64 % en 10 ans.
Conscients des pertes possibles d’éléments fertilisants lors des épandages d’automne, les producteurs de la Chaudière-Appalaches ont réduit cette pratique et augmenté considérablement les épandages au printemps et sur les cultures en croissance. Ainsi, dans le cas des prairies, le pourcentage du volume d’engrais de ferme épandu à l’automne est passé de 60 % à 19 % en 10 ans.
Le PAEF
La Chaudière-Appalaches est l’une des régions où l’utilisation de la phytase dans les secteurs porcin et avicole est parmi les plus élevées au Québec. En fait, la phytase est un enzyme dont l’apport entraîne, chez le porc et la volaille, une meilleure assimilation du phosphore contenu dans les végétaux. Par conséquent, elle diminue la quantité de phosphore dans les fumiers, ce qui est crucial pour protéger les cours d’eau.
Les pesticides
En ce qui concerne l’utilisation des pesticides, 59 % des entreprises agricoles complétaient un registre d’application des pesticides en 2007 alors que ce taux atteignait seulement 25 % en 1998. Par ailleurs, le pourcentage des pulvérisateurs de pesticides étant réglés au moins une fois par an a atteint 87 % en 2007, comparativement à 67 % en 1998.
Des gestes ont été posés afin de favoriser la conservation des sols et la
préservation des cours d’eau. Notamment, en Chaudière-Appalaches, le nombre de ruminants dont l’accès potentiel aux cours d’eau est contrôlé est passé de 40 % à 68 % entre 1998 et 2007. En fait, le retrait des animaux des cours d’eau permet de réduire les rejets de contaminants dans l’eau et de limiter l’érosion des berges.
Les odeurs
Enfin, les producteurs agricoles ont aussi porté une attention particulière à la maîtrise des odeurs au moment de l’épandage. Entre autres, le pourcentage de volume de lisiers épandus à l’aide d’une rampe basse est passé de 8 % à 80 % entre 1998 et 2007.
En ce qui concerne les écrans boisés, ou haies brise-odeurs, ils sont constitués d’arbres naturels ou plantés destinés à limiter la propagation des odeurs en provenance des ouvrages de stockage des engrais de ferme et des bâtiments d’élevage.
En Chaudière-Appalaches, la proportion du cheptel élevé dans des bâtiments protégés par des écrans aménagés a progressé de 27 % entre 1998 et 2007.