Ti-Jean April ou les frasques d’un pensionnaire du Collège de Sainte-Anne

Dans son dernier roman, « La danse de la fille sans jambes », Jean-Pierre April nous transporte en 1966 au pensionnat du Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière.

Même si l’auteur s’est inspiré de son expérience de quelques mois au Collège, le roman n’est pas autobiographique. Néanmoins, l’auteur a choisi d’adopter le point de vue du héros pour présenter l’intrigue écrite au « je ».

L’écriture au « je » permet à celui qui signe ses livres, J.P. April, de faire ressentir davantage les émotions; le vécu du personnage. « Cela m’amène plus facilement à partir de mes émotions », ajoute-t-il en entrevue.

Jean-Pierre April raconte que son premier jet est écrit à la main et plutôt bref. L’œuvre prend de la consistance et se précise au fil des versions pour en arriver au manuscrit final. L’ancien professeur accorde beaucoup d’importance à la qualité de la langue française dans ses livres.

Une année de pensionnat

« La danse de la fille sans jambes » nous invite à suivre Ti-Jean April à travers une année de pensionnat à La Pocatière. Né pour être délinquant et dissident, Ti-Jean fait tout pour ne pas marcher au pas. Entre le latin, les romans, la bière, le jazz et les slows cochons, il rêve de devenir écrivain. À l’âge où la vie nous pousse vers les premiers élans amoureux, une fille sans jambe entre dans la danse.

Jean-Pierre April dresse aussi le portrait d’une époque, en pleine Révolution tranquille, juste avant que le Québec ne soit propulsé vers l’avant avec la création des cégeps et l’Expo 67. « Le Québec, dit-il, est alors à un moment charnière. » L’auteur l’aborde avec l’émotion du moment, sans le recul historique que l’on en a aujourd’hui.

Une idée qui vient de loin

Jean-Pierre April raconte que l’idée de ce roman lui est venue d’une anecdote que lui avait racontée un ami de l’Île-du-Prince-Édouard deux ans seulement après sa mise à la porte du Collège de Sainte-Anne. M. April a conservé suffisamment de souvenirs de son court passage dans cette institution pour y situer, plusieurs années plus tard, l’intrigue qui a germé de cette idée.

Natif de Rivière-du-Loup, Jean-Pierre April est un auteur très prolifique, surtout depuis qu’il a pris sa retraite comme professeur de littérature. Il a signé des œuvres de sciences-fictions, des nouvelles, des essais et, plus récemment, des romans où il s’inspire de moments de sa vie avec un certain recul. « Après avoir écrit sur le futur, j’écris maintenant sur le passé. Pour écrire, il me faut une certaine distance par rapport à l’événement », souligne Jean-Pierre April.

Des projets

M. April a encore plein de projets et des manuscrits en chantier. Il prépare aussi un nouveau concept consacré à la novella, un genre littéraire qui se situe entre la longue nouvelle et le bref roman.

Jean-Pierre April a obtenu de nombreux prix, dont le Prix Arthur-Buis, en 1997. Récemment, l’Association québécoise des professeurs de français accordait à l’auteur de Saint-Norbert d’Arthabaska le Prix littéraire des enseignants AQPF-ANEL, dans la catégorie « nouvelle littéraire » pour son livre « Mon père a tué la terre », publié chez XYZ éditeur.