KAMOURASKA – Nicola avait 15 ans et demi. La poésie le titillait autant que la jolie Jacinthe. Au cœur de cet été d’adolescent, entre deux poèmes, il courut nu dans un champ et fit l’amour pour la première fois. Ce fut la plus belle journée de sa vie, à la campagne. Dix ans plus tard, Nicola est aussi poète, mais amoureux de la ville. La mort de son aïeul le contraint à faire un choix. Ses souvenirs ou ses ambitions? Le métro souterrain ou le fleuve… de son grand-père?
La marque de commerce de l’Ancien Palais de justice de Kamouraska est de proposer du théâtre d’été à la fois drôle et touchant. La pièce « Le Fleuve de mon grand-père » met en scène quatre comédiens, dirigés par Sandro Thornton : Jocelyn Paré (Nicola), Marie-Pier Darveau (Jacinthe), Philippe Rivard (Julien) et Emanuel Robichaud (Jule).
Interprétation
Jocelyn Paré fait sensation sur la scène. Les intentions sont justes, le jeu nuancé. Le personnage est crédible, et ce, dans chacune de ses répliques. Marie-Pier Darveau amorce sa troisième saison sur cette scène, et cela paraît. Elle sait jouer pour le public et mettre son personnage en évidence, autant en jeune adolescente qu’en femme urbaine émancipée. Philippe Rivard se démarque par son sens du dramatique. Le type de personnage ne correspond pas tout à fait au casting du comédien, mais Rivard s’en sort sans blessure. Quant à Emanuel Robichaud, il foule les planches de Kamouraska pour la première fois. Ce jeune comédien rend son personnage d’éternel adolescent bien attachant et son allure bonasse déclenche à elle seule les rires.
Texte et mise en scène
Mélissa Bouchard signe un texte bien tourné, intelligent et drôle. Quelques références socio-culturelles donnent un extra à la pièce qui se déroule dans les années 70. Certaines de ces références peuvent être questionnées sans, toutefois, nuire à la pièce.
La performance des comédiens voile quelques faiblesses de l’intrigue. Le lien entre Nicola et son défunt grand-père devrait être plus développé. Les circonstances de la mort de celui-ci : nébuleuses. Le lien affectif, ou amoureux, pourrait jouer davantage dans la balance pour Nicola. Par contre, le public s’amuse durant la représentation et ressort amplement satisfait. |
La production gagnera à être vue et revue au cours de l’été. La première partie de la pièce est plus comique. La deuxième, plus touchante.
Sandro Thornton offre une mise en scène bien ficelée. Son travail est effacé ce qui est un signe de réussite. Les projections vidéo ajoutent à la pièce sans nuire au rythme. « Le fleuve de mon grand-père » est présenté jusqu’au 16 août, du mardi au samedi à 20 h. Pour réservation, 418 492-9458.