LA POCATIÈRE – Sœur Colette Lebel quittera bientôt La Pocatière pour s’installer à la maison mère de sa congrégation, à Québec. Des centaines de personnes garderont de cette religieuse dynamique et joviale le souvenir de celle qui leur aura enseigné le piano et fait aimer la musique.
Aujourd’hui âgée de 81 ans, sœur Colette Lebel a donné des cours privés de piano à des jeunes et à des adultes durant 61 ans, dont 40 à La Pocatière.
« À mes débuts, nous étions quatre religieuses des sœurs de la Charité de Québec à enseigner le piano à La Pocatière », raconte sœur Colette Lebel. Pendant les 30 dernières années, elle a été la seule musicienne de la congrégation à enseigner dans cette ville.
De longues journées
Le local de sœur Colette Lebel a d’abord été situé au Couvent des Sœurs de la Charité (l’actuel Domaine Angélique). Par la suite, l’enseignante a eu pignon sur rue au Collège de Sainte-Anne. Elle a enseigné jusqu’à l’âge de 78 ans.
Sœur Colette Lebel parle avec passion de ces belles années d’enseignement. Elle quittait sa résidence chaque matin à 6 h 30. Elle assistait à la messe à la cathédrale à 7 h et se rendait à son studio donner un cours jusqu’à 8 h 30. Après son petit-déjeuner, elle recommençait ses cours pour ne revenir parfois chez elle que vers 19 h 30. Elle prenait même ses repas dans son studio.
Des familles entières
« Dans mes bonnes années, j’accueillais 25 à 27 élèves par année », dit-elle. Certains élèves ont étudié une douzaine d’années avec sœur Lebel. Des familles complètes sont passées sur son banc de piano.
Mme Cécile Grand’Maison de La Pocatière est une ancienne élève de sœur Colette Lebel. Elle n’a que de bons mots pour elle et compte bien la visiter à Québec. « C’est une femme extraordinaire. Elle était bonne tout en étant exigeante », se souvient Mme Grand’Maison.
Notre deuxième maison
Cécile Grand’Maison raconte que ses filles ont par la suite étudié 11 ans auprès de la religieuse. « C’était comme notre deuxième maison », se souvient Anne Grand’Maison. Sœur Colette Lebel était aussi reconnue pour être une bonne pédagogue et parfois même une confidente.
Sœur Lebel enseignait à ses élèves le répertoire classique de l’Université Laval qui leur permettait d’obtenir leurs grades lors des examens. Plusieurs de ces élèves ont participé aux Concours des jeunesses musicales du Canada. Une quarantaine font carrière en musique, dit-elle.
Une page d’histoire
Le 26 août dernier, Mme Violette Alarie, de La Pocatière, a organisé une petite fête chez elle pour souligner le départ de la religieuse. C’est d’abord la présence historique des Sœurs de la Charité que Mme Alarie a voulu souligner. « Elles ont enseigné le piano à La Pocatière pendant plus de cent ans et sœur Colette Lebel est la dernière. Ces femmes ont fait une œuvre extraordinaire », mentionne Mme Alarie.
Un chant de joie
Selon sœur Colette Lebel, les jeunes qui apprennent la musique sont reconnus pour « ne pas être des lâcheux. » Ils sont, ajoute-t-elle, habitués à mettre les efforts nécessaires pour réussir.
Sœur Colette Lebel garde un très bon souvenir de ses années passées à La Pocatière et de l’appui qu’elle a reçu des élèves et des parents. « Je les garderai dans mon cœur et mes prières », dit-elle.
Sœur Colette Lebel avoue avoir trouvé beaucoup de bonheur à enseigner la musique dans cette ville. « J’en fais un chant de joie, de gratitude », conclut la religieuse.