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Jeanne Gagnon une pionnière de 98 ans

SAINT-GABRIEL LALEMANT – Aujourd’hui, 30 octobre, c’est l’anniversaire de Mme Jeanne Gagnon. Aujourd’hui, elle a 98 ans. Mme Gagnon est née à Saint-Gabriel, mais elle n’y réside plus depuis longtemps. Jeanne Gagnon, fait partie de ces femmes qui ont quitté leur village vers l’inconnu du Nord québécois pour y fonder une famille et pour défricher le Québec. Voici donc quelques parcelles de la vie d’une pionnière de l’Abitibi.

La vie de Mme Jeanne Gagnon est immortalisée dans un recueil écrit par Mme Christiane Perron. L’histoire de la pionnière a été publiée pour marquer les 75 ans de Sainte-Anne de Roquemaure cette année. Mme Perron voulait rendre hommage à ces braves gens qui ont vécu une existence hors du commun. « Je crois que Jeanne Gagnon est un modèle exemplaire de tous ces pionniers abitibiens », nous écrit-elle dans une lettre accompagnant le livre dédié à la pionnière.


Mme Jeanne Gagnon en 2008

Histoire de Jeanne Gagnon

Jeanne Gagnon est née le 30 octobre 1910, à Saint-Gabriel. Elle a été baptisée à Saint-Pacôme. Son père, Bernard Gagnon, était cultivateur l’été et bûcheron l’hiver. Sa mère, Clara Lévesque, était le modèle des femmes de l’époque. Elle s’occupait des enfants et de la maison.

Jeanne avait 14 ans lorsque sa mère est décédée. À 21 ans, elle rencontre celui qui allait devenir son mari; Albert Pelletier. C’est alors que Jeanne alla s’installer chez sa belle-famille, à Saint-Denis. Elle ne fut toutefois pas la bienvenue, comme l’on peut le lire dans le livre.

Étant issu d’un deuxième mariage, Albert ne pouvait pas hériter de la terre familiale. Pour Jeanne et Albert, l’avenir devenait incertain. Pauvreté, manque de travail, crise économique; rien ne garantissait un avenir aisé, sauf peut-être, le plan Vautrin. Ce programme de colonisation avait été instauré par le gouvernement provincial pour favoriser le retour à la terre. L’Église était responsable de recruter les colons et la bonne nouvelle se répandit.

Albert Pelletier avait toutes les qualités pour faire de l’Abitibi la nouvelle terre promise. Toutefois, Jeanne ne pouvait pas l’accompagner. Albert devait partir seul pour y construire sa maison avant de faire venir sa famille. Quatre mois plus tard, Jeanne Gagnon, enceinte de huit mois, et son fils de 18 mois débarquèrent du train à la gare de La Sarre. Sa vie venait de prendre une nouvelle direction. « Il a fallu du courage, beaucoup de courage pour faire un tel voyage au cœur de l’hiver », raconte Mme Gagnon dans le livre.

L’Abitibi

Jeanne Gagnon avoue avoir été exaspérée par les nuées de maringouins qui l’attaquaient à son arrivée. La solution était de toujours avoir de l’huile à la portée de la main, dit-elle. Afin de récolter de l’argent, Jeanne devait, en plus de participer aux travaux de la ferme et de s’occuper de la maison, garder des pensionnaires, faire du lavage pour les autres, tricoter, coudre et réparer des vêtements.

Jeanne Gagnon faisait partie des marginales. C’était une femme de tête par son caractère autoritaire et par ses dons d’organisatrices hors pair. Elle était aussi marginale vis-à-vis la religion. Elle ne s’en laissait pas imposer quand elle jugeait que les idées véhiculées par les prêtres allaient à l’encontre des siennes.

Jeanne Gagnon a travaillé dur pour élever une famille et construire une communauté. Son mari Albert est décédé d’un cancer à l’âge de 76 ans. Près de 10 ans plus tard, elle décida de vendre sa maison pour aller vivre dans une résidence pour personnes âgées. Elle habite maintenant au CHSLD de Palmarolle. Au cours de sa vie, elle a élevé trois garçons et trois filles. (Roch, Julienne, Claude, Adalbert, Claudette et Colombe) Jeanne est grand-mère de dix-huit petits-enfants, de vingt-trois arrière-petits-enfants et de trois arrières-arrière-petits-enfants.

Pour vous procurer le recueil consacré à la vie de Mme Jeanne Gagnon, veuillez communiquer avec l’auteure par courriel au
m14344@internet.uqam.ca ou par téléphone au 450 646-9046.