D’après un article paru dans L’actualité1 , des centaines d’élèves d’une école primaire de Saint-Marc, dans l’ouest d’Haïti, possèdent leur propre ordinateur portable malgré la pauvreté que transpire la ville.
Depuis quelques semaines, ces étudiants participent à un projet-pilote financé par la Banque inter américaine de développement et la fondation états-unienne One Laptop per Child (OLPC).
Ce projet vise à réduire la fracture numérique entre les pays industrialisés et ceux en développement pour vérifier si les ordinateurs peuvent améliorer l’apprentissage des jeunes Haïtiens. Chacun des ordinateurs conçus pour les enfants coûte 180 dollars.
Toutefois, « Pourquoi fournir des ordinateurs à des gens qui, bien souvent ne mangent pas à leur faim? » demandent de nombreux sceptiques.
Bastien Guerry, un des membres de la fondation OLPC en Haïti affirme que c’est un argument usé, « ce sont des pays où il y a de graves inégalités, pas des pays où il n’y a rien. Et changer l’éducation, c’est non seulement un besoin à court terme, mais aussi un pari à long terme.
Et bien le problème est énoncé plus haut : « Pourquoi fournir des ordinateurs à des gens qui, bien souvent ne mangent pas à leur faim? ».
Même en voulant absolument investir dans l’éducation, je considère l’investissement inadapté. Dans ce cas, l’argent devrait permettre à tous les enfants d’avoir accès à l’éducation et ne devrait pas renforcir les inégalités du pays de sorte qu’une partie de la jeunesse soit relativement bien éduquée alors que l’autre ne le soit pas du tout.
Mais le problème est plus grave : pourquoi est-ce qu’on investit dans ce qui n’est pas nécessaire, ce qui rentre dans le domaine du luxe alors que se nourrir est essentiel.
Les ordinateurs ne sont pas envoyés à des jeunes canadiens de milieux défavorisés mais à des jeunes vivant dans la pauvreté, dans un pays en voie de développement. L’intention pouvait être bonne mais elle est inappropriée.
Les ordinateurs ne sont jamais essentiels. Oui, les ordinateurs peuvent améliorer l’apprentissage mais je crois qu’il serait beaucoup plus profitable que l’argent investit dans les ordinateurs serve à améliorer les conditions de vie des jeunes. Mon point de vue : un ordinateur ne sert à rien lorsqu’il n’y a plus personne pour l’utiliser.
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1« Des ordis dans un bidonville », L’actualité, 1er novembre 2008, p. 16